Les marchés obligataires soulagés par la sortie de l'impasse politique italienne

Suite à la réelection de Giorgio Napolitano à la présidence italienne, les marchés obligataires affichent leur soulagement avec une baisse des taux significative. En revanche, les prévisions annoncées par le gouvernement français demeurent peu crédibles pour Standard & Poor's.
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Les rendements des obligations souveraines européennes continuent de baisser, portés par la réélection à la tête de l'Italie du président sortant, Giorgio Napolitano à une large majorité (738 voix). Après avoir échoué pendant cinq tours de scrutin à se mettre d'accord sur un autre nom, les grands électeurs ont donc été contraints, face à l'impasse politique, de réélire M. Napolitano. Du jamais vu dans l'histoire de la république Italienne.

La réélection du président sortant, avec l'appui du principal parti de gauche en pleine déroute, ouvre certes la voie à une sortie de la crise politique mais elle souligne aussi l'incapacité des partis de répondre aux v?ux de changement exprimés par les Italiens. Même si la situation politique italienne est loin d'être la panacée, les marchés obligataires affichent leurs soulagements. Le rendement à 10 ans italien se détend significativement de 15 points de base pour se rapprocher du seuil des 4%, à 4,06% précisément. L'Espagne aussi profitait du mouvement d'accalmie avec un taux à 10 ans qui se négocie à 4,5% (-10 pdb).

Face au regain d'appétit pour le risque, le Bund allemand fléchissait légèrement de 1 pdb à 1,23%. Le rendement sur l'OAT reculait également de 4 pdb pour se négocier à 1,74%. Pourtant, selon Jean-Michel Six, le chef économiste chez Standard & Poor's, les prévisions économiques du gouvernement français sont trop optimistes. Le chef économiste estime que le pays pourrait entrer en récession cette année alors que gouvernement table au contraire sur une croissance de 0,1% cette année et de 1,2% l'an prochain. "On a du mal à voir ce qui serait derrière cette forte accélération" de l'activité économique française, a-t-il déclaré sur Radio Classique.

"La demande intérieure a pour l'heure permis d'éviter une contraction aussi forte que celle qui a touché les pays du sud de l'Europe, mais la hausse des taxes pourrait entraîner une poursuite de la contraction constatée l'an passé", a ajouté l'économiste, qui estime que "cela pourrait se traduire par une baisse pouvant aller jusqu'à 1% du produit intérieur brut (PIB) cette année". Sur cette base, il est difficile de voir comment la situation pourrait s'améliorer au point d'atteindre une croissance de 1% l'an prochain.

Concernant le niveau des déficits, le gouvernement français maintient son objectif de ramener le déficit à 3,7% en 2013 puis à 2,9% en 2014. A titre de comparaison, le déficit public de la France s'est établi à 4,8% du Produit intérieur brut en 2012, a indiqué Eurostat. En d'autres termes, si la croissance fait défaut, le gouvernement n'aura d'autres choix que de couper dans les dépenses pour atteindre son objectif de déficit.


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