Le fabricant de yachts explique que « ce nouveau modèle de grande taille et à forte valeur ajoutée » va lui offrir « un relais de croissance rentable pour le nouvel exercice [...] après une activité 2011/2012 stable, consacrée à la reconfiguration du groupe dans un contexte économique difficile ».

Fin juin, Poncin Yachts a fait état d'un chiffre d'affaires pour les neuf premiers mois de son exercice 2011-2012 en hausse de 7,4% sur un an, à 26,7 millions d'euros. Quelques semaines auparavant, le fabricant de yachts de luxe avait levé 10,8 millions d'euros dans le cadre d'une augmentation de capital. Une opération qui était destinée à muscler sa structure financière tout en réduisant son endettement. Par ailleurs, les fonds levés vont être alloués à la poursuite de son plan de développement et pour accroitre sa présence dans les marchés émergents (Chine, Russie, Turquie, Australie, Brésil, Golfe Persique...).

Cessions d'actifs

Les années précédentes ont été difficiles pour Poncin Yachts. Le groupe basé à la Rochelle était exsangue alors qu'entre juin 2008 et juin 2009, il était sous la protection d'une procédure de Sauvegarde de Justice. Poncin Yachts avait, comme son concurrent Beneteau, bien réduit ses effectifs pour tenter de sortir de cette mauvaise passe... Alors, le fabricant de navires de plaisance haut de gamme a procédé à de nombreuses cessions d'actifs pour se concentrer uniquement sur sa marque Catana qualifiée de colonne vertébrale du groupe ». Une stratégie qui s'est avérée payante, le groupe a réussi à réconcilier ses comptes avec le vert, en affichant un résultat net positif de 199 000 euros en 2010/2011 après une perte de 3,2 millions d'euros en 2009/2010. Pour encore mieux redresser la barre, Poncin Yachts avait cédé en novembre 2011 son usine de Marans. Ce site avait été conçu à l'origine pour la fabrication en grande série des monocoques Harmony dont la production a été abandonnée suite à la chute du marché de masse lors de la crise de 2008.

La vente a permis au groupe d'éliminer son dernier foyer de pertes (près de 2 millions d'euros de pertes annuelles au cours de ces deux derniers exercices) ainsi que l'élimination de plus de 4 millions d'euros de dettes. En quatre ans, Poncin Yachts espère ramener sa dette de 8,5 millions à 1,5 million d'euros, ce qui devrait faire baisser de deux tiers l'endettement bancaire du groupe. Il entend désormais tourner la page et mettre le cap sur les pays émergents en plus de l'amélioration de son offre produit que sur l'accentuation.

Fortement touché par la crise de 2008

Pour rappel, le constructeur de navires de plaisance Poncin Yachts a été introduit en Bourse au prix 9,8 euros par action, soit le bas de la fourchette de prix proposée en mai 2005. Un prix qui valorisait le constructeur de voiliers 89,1 millions d'euros. Mais la tempête qui a sévi sur le marché des bateaux de plaisance après la crise de 2008 a mis à rude épreuve les titres des sociétés du secteur. Poncin Yachts n'a pas été épargné jusqu'a toucher un plus bas historique à 0,33 euro, en février 2009, soit .... 97,25% en dessous de son sommet historique, à quelques encablures des 12 euros observé en septembre 2005. A un peu plus d'un euro, la société n'est plus que valorisée 27,66 millions d'euros. Malgré un chiffre d'affaires 2012 estimé à 35 millions d'euros, l'entreprise spécialisée dans la conception, la construction et la commercialisation de navires de plaisance haut de gamme ne devrait pas dégager de bénéfices pour l'exercice en cours. Et les investisseurs ne reviendront pas encore sur le titre tant que les fondamentaux de Poncin Yachts seront encore peu solides...

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