Le projet de Bourse des valeurs moyennes est-il toujours d'actualité ?

L'annonce de l'OPA amicale d'ICE sur Nyse Euronext risque peut-être de repousser le projet de création, même si les principaux concernés réfutent aujourd'hui cette idée. Les entreprises moyennes comme les promoteurs de ce segment de la cote attendent pourtant avec impatience cette Bourse. D'autant que le potentiel de hausse de ces valeurs est intact selon les analystes de la société de Bourse Portzamparc.
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La Bourse des valeurs moyennes verra-t-elle vraiment le jour? Le processus semblait bel et bien lancé à la fin de l?année dernière, les services de Bercy tout comme les équipes de Nyse Euronext ayant bien avancé sur la feuille de route et les étapes à franchir pour concrétiser cet important projet de place. Oui mais voilà, fin décembre, on apprenait que l?américain ICE avait décidé de se lancer à l?assaut de Nyse Euronext avec la volonté de créer un leader mondial des transactions sur actions mais aussi et surtout sur produits dérivés et matières premières. Surtout, il a indiqué qu?en 2014, il envisageait de ré-introduire Euronext en Bourse, probablement celle de Paris. Un retour à la case départ qui n?a d?ailleurs pas manqué de faire sourire plus d?un expert boursier se rappelant le débat provoqué par la vente de l?opérateur européen à l?américain Nyse lorsque l?allemand Deutsche Börse frappait également à la porte en 2007.
Du coup, Nyse Euronext sous le feu d?une OPA amicale, dans l?attente du feu vert des différentes autorités de tutelle et dans la perspective de cette filialisation va-t-il poursuivre ses démarches en vue de filialiser le segment des valeurs moyennes? On peut se poser la question même si aucun élément tangible ne vient aujourd?hui remettre en question le calendrier établi en fin d?année dernière. De même, l'annonce d'ICE est-elle susceptible de modifier les plans du London Stock Exchange qui envisageait l'an passé d'organiser une offre e services sur le sol français pour les petites et moyennes valeurs au cas où la Bourse des valeurs moyennes ne soit pas calibrée avec de réelles ambitions. Le LSE n'entend certainement pas se lancer dans d'importants investissements tant financiers qu'humains si c'est pour participer dans la foulée à une éventuelle concentration avec Euronext. Car il ne faut pas se leurrer: dès qu'Euronext sera à nouveau une entité purement européenne, le LSE comme Deutsche Börse vont fourbir à nouveau leurs armes pour créer le futur champion européen.

Les entreprises moyennes impatientes de voir émerger une Bourse dédiée

Les entreprises moyennes et les promoteurs de ce segment sont pourtant toujours impatients de voir émerger une Bourse leur étant exclusivement dédiée. Le financement par les marchés boursiers demeure plus que jamais une réelle opportunité pour les sociétés de petite taille. Surtout à l?heure où les investisseurs semblent retrouver quelque intérêt pour cette classe d?actifs. Les statistiques actuelles sont, en outre, extrêmement favorables aux PME par rapport aux grosses capitalisations. Selon les chiffres présentés ce matin par la société de Bourse Portzamparc qui faisait un zoom sur ses valeurs moyennes préférées, la décote des PER (price earning ratio ou ratio de capitalisation qui traduit la valorisation boursière de l?entreprise par rapport à ses anticipations de résultats) des small caps est de 15% par rapport à ceux des sociétés du CAC 40 et ce, alors que les indices des valeurs moyennes ont largement surperformé ceux des grandes sociétés. Ce qui laisse augurer du potentiel de hausse pour ces entreprises. D?autant que, toujours selon les données compilées par la société de Bourse, 39% des sociétés de l?indice Mid&Small France sont encore sous leur valeur d?actifs en dépit du beau rebond opéré l?an passé (l?indice a regagné 21,2%). Elles étaient 80% dans ce cas de figure en juin 2008.

Baisse inquiétante des volumes

Sérieux bémol toutefois à ce tableau plutôt flatteur: les volumes de transactions sur ce segment de la cote n?ont jamais été aussi faibles que l?an passé. Les échanges quotidiens sur les valeurs de l?indice CAC Mid&Small représente désormais moins de 300 millions d?euros (contre 400 millions en 2011). Par rapport à l?ensemble du marché actions, la part traitée sur les petites et moyennes capitalisations marque elle aussi le pas à 8,4% en-dessous du précédent point historiquement bas de 2008.
Ce qui n?empêche pas les analystes de Portzamparc de se montrer très positifs sur neuf valeurs qu?ils conseillent à l?achat: Akka Technologies, Audika, Bonduelle, CBO Territoria, Celectis, GL Events, Heurtey Petrochem, Séchilienne Sidec, et Vivalis.
 

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Commentaire 1
à écrit le 10/01/2013 à 5:46
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