La Bourse de Paris reculait (-0,66%) mercredi matin, partagée entre l'espoir suscité par les déconfinements et l'appréhension liée aux tensions commerciales sino-américaines, avant de prendre connaissance de nouvelles statistiques sur l'emploi aux Etats-Unis.
A 09H37 (07H37 GMT), l'indice CAC 40 se repliait de 29,54 points à 4.453,59 points. La veille, il avait fini sur un net rebond de 2,40%.
"Après le rebond de la veille, qui suivait une séquence baissière lors des séances qui ont encadré le passage du mois d'avril au mois de mai, les marchés européens devraient se stabiliser", estime dans une note Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.
"Tous les dirigeants de la planète sont sous pression pour réussir le déconfinement", poursuit-il.
Même si "pour l'instant, les marchés semblent intégrer dans leurs prix la perspective que l'activité économique puisse s'améliorer", reste que "nous ne connaissons toujours pas l'étendue des dommages économiques qui ont déjà été causés", résume de son côté Michael Hewson, un analyste de CMC Markets UK, estimant qu'ils pourraient bien être sous-estimés.
Les investisseurs devraient également garder un oeil sur la résurgence des tensions sino-américaines au moment où Donald Trump "intensifie les critiques à l'encontre de la Chine en demandant des explications sur l'origine du virus", ce qui pourrait amener Pékin "à décider de mesures de représailles", note pour sa part Vincent Boy, analyste marché chez IG France.
Du côté des indicateurs, les commandes passées à l'industrie manufacturière allemande ont chuté de 15,6% sur un mois en mars en raison du coronavirus, la plus forte baisse de l'histoire récente.
L'indice PMI dans les services pour avril en France est aussi au menu, tout comme, aux Etats-Unis, les créations d'emplois dans le secteur privé en avril (enquête ADP) et le rapport hebdomadaire sur les stocks de pétrole.
Concernant l'enquête ADP, "le consensus attend... 21 millions de destructions de postes en avril dans le secteur privé américain", une statistique qui "précède les chiffres mensuels de l'emploi qui seront publiés vendredi", souligne M. Le Liboux.
VALEURS : Solvay en tête du SBF 120
Sur le front des valeurs, Solvay montait de 2,87% à 72,52 euros. Le groupe chimique belge anticipe un second trimestre encore plus difficile que le premier, où son bénéfice net a chuté de 18% à cause des conséquences de la pandémie de coronavirus. Son bénéfice d'exploitation (EBITDA) est toutefois resté quasi-stable sur une base sous-jacente.
Aperam, détenu majoritairement par la famille Mittal (ArcelorMittal: -3,67% à 9,60 euros) reculait en revanche de 3,74% à 22,68 euros malgré un bénéfice net de 29 millions d'euros, en hausse de 16%, lors d'un premier trimestre quasi "normal". Le groupe s'attend à un impact négatif plus important de la crise sanitaire au trimestre suivant.
Crédit Agricole (-0,20% à 7,15 euros) et Axa (-0,21% à 15,81 euros) s'effritaient légèrement, le premier assurant pouvoir absorber le choc de la crise sanitaire malgré le triplement de ses provisions qui a entamé son bénéfice net au premier trimestre et le second ayant affiché un bilan solide pour le premier trimestre, même s'il s'attend à ce que la crise ait un "impact significatif" sur ses performances pour le reste de l'année.
Vicat gagnait 1,39% à 25,45 euros après des ventes en hausse de 2,6% au premier trimestre malgré un ralentissement en fin de période en France, en Italie et en Inde, le groupe prévoyant toutefois un "impact significatif" de la pandémie sur les résultats du premier semestre.
Orpea prenait 1,56% à 99,26 euros, fort d'un chiffre d'affaires en hausse de 7,8% au premier trimestre, encore peu affecté par la pandémie de Covid-19, qui le contraint toutefois à suspendre ses objectifs pour 2020.
Arkema abandonnait 3,35% à 72,74 euros alors qu'il s'attend à un chiffre d'affaires "significativement affecté" au deuxième trimestre par la crise du Covid-19, après des résultats en recul au premier trimestre.
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