Les hedge funds accordent le bénéfice du doute à l'Italie après le chaos électoral

Il y a un an, le résultat des élections en Italie aurait certainement eu un effet désastreux sur les marchés financiers. Aujourd'hui, il n'en est rien. A peine un petit frémissement a parcouru les bourses mondiales à l'annonce des résultats électoraux qui ont permis le retour du Cavaliere et la percée d'un mouvement populiste.

Les bourses mondiales sont à des plus hauts, les taux à 10 ans des obligations italiennes sont sous le niveau de 5%, tout semble presque trop parfait pour être vrai.

On doit cependant analyser la réaction des marchés au regard du travail accompli depuis plus d'un an par le technocrate Mario Monti. En décembre 2011, l'Italie était l'homme malade de l'Europe mais grâce à une cure d'austérité sans précédent, Mario Monti a permis de rendre de nouveau le pays crédible aux yeux de ses partenaires européens et des investisseurs.

Maintenant, les marchés s'inquiètent certainement plus du rythme des réformes en France que de la poursuite des mesures d'assainissement en Italie.

On aurait certainement pu redouter que les hedge funds spéculent massivement contre la dette italienne, comme cela a pu être le cas à d'autres moments de l'histoire, mais la péninsule a retrouvé son rang au sein du cénacle européen. Il reste évidemment beaucoup à accomplir mais la classe politique italienne, en partie vilipendée pendant un an, sort renforcée de l'expérience Monti.

L'autre explication à l'absence de représailles des marchés financiers tient aussi à la croyance actuelle que les banques centrales vont, de toute façon, tout faire pour sortir les économies développées de la crise. Ce n'est pas la première fois que les marchés sont stimulés par une telle croyance et un regard rapide sur les dernières décennies nous enseigne qu'ils ont souvent été déçus. Il n'en demeure pas moins que tout laisse Ê penser à l'heure actuelle que la FED, la BCE et la BoJ sont prêtes à faire encore plus si nécessaire.

On distingue quelques hésitations du côté de la BCE mais les rumeurs concernant une nouvelle baisse des taux, qui serait plus symbolique qu'efficace, se renforcent. Aux Etats-Unis, les principaux responsables de la banque centrale parlent d'une seule voix et assurent vouloir maintenir les mesures expansionnistes. Les récents chiffres du chômage pour février, qui ont atteint un plus bas depuis 2008, confirment d'ailleurs l'efficacité des QE successifs. Enfin, au Japon, l'arrivée du gouverneur Kuroda ouvre certainement une nouvelle page dans l'histoire des mesures exceptionnelles. Même si on s'interroge encore sur les moyens que pourra mettre en oeuvre l'archipel pour renouer avec une inflation à 2%, la bonne volonté des autorités japonaises suffit pour le moment aux marchés.

Dans ce contexte, où l'aversion au risque semble être de l'histoire ancienne, la possibilité de nouvelles élections en Italie d'ici six mois ou encore les coupes budgétaires qui commencent aux Etats-Unis en l'absence d'accord de réduction du déficit ne sont que des épiphénomènes pour les investisseurs.

On gardera toutefois à l'esprit que les banques centrales, malgré leur volontarisme affiché depuis 2008, ne peuvent pas tout. L'optimisme ambiant sur les marchés est certainement en grande partie exagéré mais les investisseurs n'en ont pas encore conscience.
 

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