Restructuration d'Areva : Bruxelles valide le plan de sauvetage sous conditions

L'Etat pourra verser quelque 4,5 milliards d'euros à l'entreprise, à condition notamment que l'Autorité de sûreté nucléaire valide la mise à la cuve du réacteur EPR à Flamanville. Suspendue en début d'après-midi, l'action Areva le restera jusqu'à la publication d'un nouveau communiqué.
Le groupe avait reçu en décembre des offres fermes d'investisseurs qui proposent 500 millions d'euros pour acquérir 10% du capital de NewCo, le "nouvel Areva" recentré sur le combustible nucléaire.

Le projet de l'Etat français d'injecter 4,5 milliards d'euros dans le capital d'Areva est validé. Par la Commission européenne, du moins, qui juge le processus conforme aux règles de l'Union européenne en matière d'aides d'État. Celle-ci a cependant précisé que le versement de cette aide était conditionné notamment à un feu vert de l'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN), à la mise en service de la cuve du réacteur EPR en cours de construction à Flamanville (Manche) et à l'autorisation de la vente à EDF de l'activité réacteurs d'Areva.

"Par conséquent, la Commission a également approuvé aujourd'hui un prêt d'un montant de 3,3 milliards d'euros de l'État français à Areva. Ce prêt vise à combler les besoins de liquidités d'Areva jusqu'à ce que l'injection de capital puisse avoir lieu", a ajouté Bruxelles dans un communiqué. La décision de l'ASN sur le cuve de Flamanville et le rachat par EDF de l'activité réacteurs d'Areva sont respectivement prévus vers la fin du mois de juin et au second semestre 2017.

Des offres fermes pour NewCo, le nouvel Areva

Une porte-parole d'Areva a souligné que le feu vert de Bruxelles était une "décision positive" pour l'entreprise. "Nous venons de franchir une nouvelle étape dans la restructuration du groupe. Nous continuons à travailler avec détermination à la mise en place du 'nouvel Areva'", a-t-elle ajouté.

Le groupe avait reçu en décembre des offres fermes d'investisseurs qui proposent 500 millions d'euros pour acquérir 10% du capital de NewCo, le "nouvel Areva" recentré sur le combustible nucléaire, précisant qu'il continuait de discuter avec d'autres partenaires potentiels. Selon des sources au fait du dossier, ces offres provenaient des japonais Mitsubishi Heavy Industries et JNFL tandis que les discussions n'avaient pas abouti à ce stade avec le chinois CNNC, désireux d'être le premier des actionnaires minoritaires de NewCo.

Le plan de sauvetage d'Areva devant passer par deux augmentations de capital de 5 milliards d'euros au total, cette annonce impliquait que le renflouement par l'Etat français pourrait atteindre 4,5 milliards d'euros alors qu'il envisageait précédemment de la limiter à 4 milliards. Bruxelles a cependant estimé mardi que "le plan de restructuration d'Areva à l'entreprise de devenir viable sans fausser indûment la concurrence au sein du marché unique".

L'action suspendue jusqu'à mercredi

Son enquête a ainsi démontré que le retrait d'Areva des activités liées aux réacteurs nucléaires "permettra au groupe de se concentrer sur des activités rentables et claires se rattachant au cycle du combustible nucléaire". La vente de l'activité réacteurs (Areva NP) réduira en outre "sensiblement les opérations du groupe dans le secteur nucléaire et limitera ainsi les distorsions de concurrence induites par l'aide publique". Bruxelles a également souligné qu'Areva financerait "une partie importante des coûts de la restructuration avec le produit des ventes d'actifs envisagées".

L'action Areva, dont l'Etat détient environ 87% du capital, a été suspendue juste avant 13h dans l'attente des annonces de la Commission européenne, sur un cours de 5,20 euros (+3,79%). Juste après l'annonce de la décision de Bruxelles, l'entreprise a annoncé dans un communiqué avoir demandé que la cotation de son titre de Bourse reste suspendue jusqu'à la publication d'un nouveau communiqué "afin d'éviter tout mouvement spéculatif avant les décisions du conseil d'administration" prévu mercredi 11 janvier dans l'après-midi.

(Avec Reuters)

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Commentaires 2
à écrit le 12/01/2017 à 0:01
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CEST UN SIGNE QUIL FAUT ARRETTE LE NUCLEAIRE CAR TROP DANGEREUX POUR L HUMANITE A LOMGUE ECHEANCE VUE LA VIELLESSE DE NOS CENTRALE? CE N EST PAS UN QUESTION DE GROS SOUS IL NE FAUT VENDRE A PERSONNE IL FAUT TOUT ARRETTE ET ALLEZ VERS LES NOUVELLES T...

à écrit le 11/01/2017 à 9:54
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De toutes façons avec 64 réacteurs nucléaire vaut mieux valider le fait de continuer hein, il n'y a pas le choix par contre il faut aussi valider à terme sa disparition mais les outils pour démanteler les centrales nucléaires n'existent toujours pas ...

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