La finance solidaire veut redonner du sens à l'épargne

La Semaine de la finance solidaire s'ouvre mercredi. L'occasion de faire le point sur un phénomène qui approche les 3 milliards d'euros d'encours.

Faire fructifier son argent tout en finançant des activités à forte utilité sociale, tel est l'objectif de la finance solidaire. Un phénomène encore confidentiel, puisqu'il représentait fin 2009 un encours total de 2,4 milliards d'euros, soit moins de 0,1 % des actifs sous gestion en France, et moins de 5 % des montants consacrés à l'Investissement socialement responsable (ISR). Mais comme cette dernière catégorie, l'épargne solidaire a le vent en poupe, avec un encours qui a bondi de 47 % l'an dernier (voir graphique). L'encours solidaire devrait ainsi tutoyer, voire dépasser les 3 milliards à la fin de cette année. Le leader du marché, Natixis, a en effet accru son encours « solidaire » de près 300 millions sur les douze derniers mois (lire ci-contre). Quant aux cinq premiers produits du marché, ils affichent un encours de total de 840 millions à fin juillet, en hausse de près de 10 % sur un an.

La 3e édition de la Semaine de la finance solidaire, organisée du 3 au 10 novembre par l'association Finansol, vise à populariser cette approche qui a convaincu près de 700.000 Français en 2009. Le principe est simple : l'épargnant accepte qu'une partie de son argent soit consacré au financement d'entreprises et d'associations oeuvrant dans le domaine de l'insertion par l'emploi ou le logement, du « social » (y compris la santé, les droits de l'homme et la culture), de l'environnement ou de la solidarité internationale.

Exception pour les PME

Une proportion qui varie entre 5 % et 10 % de la somme investie dans le cas des fonds d'investissements dits « 90-10 », le restant étant généralement géré selon les principes de l'ISR (investissement socialement responsable). A l'arrivée, les 2,4 milliards d'euros d'encours recensés à fin 2009 se traduisent par 507 millions d'investissements effectivement solidaires (+ 34 % sur un an).

Mais au moment où l'épargne solidaire s'installe dans le paysage, l'Etat se prépare à lui couper l'herbe sous le pied. Le projet de loi de finances 2011 prévoit en effet d'exclure les sociétés financières de deux dispositifs fiscaux (loi Tepa et avantage Madelin) qui, en favorisant l'investissement dans les PME non cotées, ont soutenu le développement de la finance solidaire. Le texte prévoit bien une exception pour les PME qui financent le logement social, mais pas pour les autres financeurs solidaires tels que la Nef (société coopérative de finances solidaires) ou les Cigales (clubs d'investisseurs pour une gestion alternative et locale de l'épargne solidaire). Tentant de sensibiliser les sénateurs, qui examineront bientôt le texte, Finansol garde espoir d'obtenir un amendement afin de corriger ce problème de ciblage.

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