Immobilier : le marché se retourne-t-il en Île-de-France ?

Des professionnels de l'immobilier ont constaté un repli des prix en janvier. Effet purement conjoncturel ou début d'un inversement de tendance...
Copyright Reuters

Un retournement de tendance dans l'immobilier francilien ? La question peut paraître osée quand on voit que les prix ont bondi de plus de 12 % en 2010. Et pourtant... « Ce n'est plus le même tableau qu'il y a trois mois, l'Île-de-France est coupée en deux », affirme Sébastien de Lafond, président de MeilleursAgents.com. Le site a noté en effet un ralentissement, voire une baisse des prix, de 0,4 % sur un mois dans le Val-de-Marne, et de 2,6 % en Seine-Saint-Denis (93).

Drimki, un autre site Internet qui remet à jour ses chiffres en continu, fait le même constat. Il affiche une chute de 1,43 % à Clichy, et de légères baisses à Vincennes, au Pré-Saint-Gervais, aux Lilas et même, plus étonnant, dans Paris intra muros : - 0,22 % dans le VIIe arrondissement et - 0,26 % dans le XXe. Attention : il ne s'agit toutefois que d'épiphénomènes. Dans leur ensemble, les départements les plus riches d'Île-de-France (Paris, Hauts-de-Seine et l'est des Yvelines) ont encore progressé d'environ 2 % en janvier.

La baisse ou le blocage

Une chose est sûre : il est encore trop tôt pour parler de retournement. « Comparer les prix sur un mois est extrêmement dangereux », prévient Laurent Vimont, président de Century 21. De fait, ce coup de frein est, en partie, conjoncturel. Traditionnellement, le marché est calme en janvier après un mois de décembre agité. D'autant plus que, cette année, décembre marquait la fin de certaines aides de l'État et autres avantages fiscaux.

La baisse pourrait néanmoins être plus structurelle. Selon MeilleursAgents.com, « le pouvoir d'achat des particuliers a été mis à mal par les fortes hausses depuis le printemps 2009, et plus récemment par la hausse des taux qui met hors jeu en premier les acquéreurs les plus modestes ».

Selon lui, la baisse pourrait même se prolonger et se propager aux départements « riches » pour peu que les taux grimpent de 0,5 à 1 point, ce qui correspond à une hausse des prix de 5 % à 10 %. Un scénario qui n'a rien de fantaisiste. Seule exception : Paris, où la demande reste structurellement supérieure à l'offre. Pour Bernard Cadeau, président d'Orpi, il est encore trop tôt pour tirer les conclusions de cette baisse, tout en concédant que « les prix ne peuvent pas continuer à monter indéfiniment. Ou alors, il va y avoir un véritable risque de blocage ». À suivre...

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.