Le spectre de l'inflation taraude la BCE et la Banque d'Angleterre

Les deux institutions n'excluent plus de relever leur taux, dopant l'euro et la livre.
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Mêmes causes, mêmes effets : l'euro et la livre sterling amorcent une percée en tandem, tous deux soutenus par les anticipations grandissantes de hausse des taux de la Banque centrale européenne et de la Banque d'Angleterre, qui interviendraient bien avant que la Réserve fédérale américaine n'amorce un cycle de durcissement des conditions de crédit. La monnaie unique a ainsi refranchi le seuil de 1,37 dollar, tandis que la monnaie de sa Majesté faisait une incursion jusqu'à 1,6260, au plus haut depuis trois semaines, même si les inquiétudes grandissantes dans le monde arabe ont permis au dollar, valeur refuge en temps de crise, de reconquérir un peu de terrain.

Latente pour l'une, manifeste pour l'autre, l'inflation est redevenue une préoccupation majeure pour ces deux gardiennes de la stabilité des prix que sont les banques centrales de Francfort et de Londres. La dynamique de la reprise dans la zone euro a continué à surprendre lundi. Outre le nouveau record historique enregistré par l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne, l'activité a poursuivi son solide rebond comme en a attesté l'indice PMI des directeurs d'achats de la zone euro dans sa version préliminaire de février. L'indice du secteur manufacturier a bondi à son plus haut niveau depuis onze ans, à 59, tandis que celui des services passait de 55,9 en janvier à 57,2.

accélération britannique

Mais cette vigoureuse reprise s'accompagne d'une hausse généralisée des prix à la production, alors même que l'indice des prix à la consommation - en hausse de 2,4 % en glissement annuel en janvier - dépasse désormais largement la ligne rouge de 2 % fixée par la BCE. Plusieurs gouverneurs de la banque centrale, dont les influents Lorenzo Bini Smaghi et Jürgen Stark, membres du directoire, estiment qu'il pourrait devenir opportun de relever les taux. Londres, où la reprise se fait encore attendre, n'a rien à envier à Francfort puisque l'inflation britannique a poussé une pointe à 4 % sur un an en janvier, deux fois plus que l'objectif officiel fixé par le gouvernement et que la Banque d'Angleterre est en charge de faire respecter.

Le marché attend avec fébrilité la publication mercredi des minutes de la réunion de la « vieille Dame » du 10 février, qui pourraient faire apparaître non plus deux mais trois partisans, sur les neuf Sages que compte son comité de politique monétaire, d'un durcissement du loyer de l'argent qui campe sur le plancher historique de 0,5 % depuis mars 2009.

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