La hausse de l'immobilier ne tient plus qu'à trois fils

Flambée des prix, augmentation des taux de crédit, stagnation des salaires... les Français ont de plus en plus de mal à acheter un logement.
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Bien sûr, le manque de logements est criant. Bien sûr, les Français aiment toujours autant la pierre. Sauf qu'ils ont de moins en moins les moyens d'acheter ! D'abord parce que les taux de crédit immobilier ne cessent d'augmenter. Après 0,25 % de hausse en février et 0,15 % en mars, les taux à 20 ans atteignent entre 3,8 % à 4,2 % selon le courtier Meilleurtaux, qui n'est guère optimiste pour l'avenir. La poussée de l'inflation, le contexte macroéconomique, et la remontée attendue des taux de la Banque centrale européenne (BCE) sont, en effet, autant de facteurs de hausse du coût de l'argent.

Plus question, comme avant, de compter sur un crédit bon marché pour compenser la hausse des prix. Or celle-ci devrait se poursuivre en 2011, à en croire les notaires. De 3 % à 5 % en région et de plus de 10 % à Paris et dans les grandes villes. Résultat ? « Le risque de blocage du marché est réel ! » prophétise Bernard Cadeau, président du réseau d'agences immobilières Orpi. On en voit d'ailleurs déjà les prémices : les délais de vente s'allongent, notamment celui des maisons, qui a bondi de 21,7 %.

Que l'on s'en réjouisse ou s'en plaigne, trois éléments permettent encore de soutenir (artificiellement ?) le marché. D'abord, le prêt à taux zéro amélioré (PTZ+), entré en vigueur en janvier, qui rencontre un vif succès auprès des clients de Meilleurtaux. « Un client sur deux a désormais recours à ce dispositif », constate Sandrine Allonier, responsable des études économiques du courtier. Par exemple, un couple parisien avec 2 enfants gagnant 60.000 euros pourra emprunter « gratuitement » près de 25.000 euros.

Négocier l'assurance

Ensuite, les emprunteurs négocient beaucoup plus qu'avant l'assurance de prêt. La récente loi Lagarde interdit en effet au banquier de refuser qu'un emprunteur souscrive son assurance chez un concurrent. Enfin, le recours le plus logique de l'emprunteur face à la hausse conjuguée des prix et des taux consiste à allonger la durée de remboursement de son crédit. En quatre mois, cette dernière est passée de 17 à 19 ans selon Meilleurtaux. Et les emprunteurs disposent encore d'une petite marge : en 2008, la durée moyenne atteignait 22,1 ans, et il n'était pas rare de trouver des crédits à... 25, voire 30 ans. En cumulant ces trois facteurs, Meilleurtaux a calculé pour « La Tribune » qu'il était parfois possible (voir graphique) de gagner une pièce supplémentaire !

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