Prix de l'immobilier : cette fois la hausse est finie

Nombre de professionnels reconnaissent aujourd'hui que la hausse des prix est enrayée et envisagent une stabilisation jusqu'à la fin 2011. Mais la hausse des taux du crédit pourrait bien accélérer le retournement du marché.
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Cette fois, c'est sûr, la flambée de l'immobilier est bien terminée. Parus ce jeudi, les chiffres de la fédération Fnaim, pourtant d'ordinaire optimiste, vont d'ailleurs dans ce sens. Les signes avant-coureurs d'une baisse s'accumulent. Revue de détail.

Des premières baisses

Selon la Fnaim, les appartements anciens ont perdu dans l'ensemble 0,3 % au premier trimestre, par rapport au trimestre précédent. Et même 2 % en Île-de-France. Même tendance en Bretagne, Languedoc-Roussilon, et en région Paca. Century 21 va plus loin, et englobe les régions Basse-Normandie, Pays de la Loire, Aquitaine, Midi-Pyrénées et Alsace (voir illustration). Quant au site Meilleursagents.com, il a enregistré des baisses de 1,2 % en Seine-Saint-Denis et de 1,5 % dans les Yvelines. Signe des temps, les vendeurs deviennent moins gourmands. Le site Seloger.com a constaté une chute des prix affichés de 6,1 % en trois mois à Dignes-les-Bains, de 1,9 % à Amiens, et de 1,65 % à Mâcon... La grande surprise ? Des baisses, certes symboliques, des prix affichés à Paris : ? 1,9 % dans le 7e arrondissement, ? 1,7 % dans le 20e, ? 1,2 % dans le 19e et ? 0,6 % dans le 8e. « C'est l'amorce d'un assagissement du marché, note Sébastien de Lafond, président de Meilleursagents.com. Si cela continue, les craintes d'une bulle vont diminuer. » Soulagement partagé par Laurent Vimont, président de Century 21 : « Le marché marque le pas. En 2011, nous allons assister à une correction permanente. Tout cela est plutôt sain. »

Chute des volumes de ventes

Les seuls chiffres de ventes de début d'année concernent l'Île-de-France. En janvier, 10.000 ventes ont été enregistrées contre 12.600 en moyenne pour un mois de janvier de la période 1999-2007, selon les notaires de Paris. Un chiffre à nuancer toutefois. Fin 2010, les acheteurs se sont précipités pour profiter des avantages fiscaux qui allaient se terminer ou se réduire (Scellier, crédit d'impôt...). Les prochains mois détermineront si la tendance est, ou non, durable.

Des acheteurs attentistes

Les acquéreurs potentiels préfèrent désormais différer leur projet immobilier, en espérant une baisse des prix. La Fnaim note que « seul un client sur cinq qui pousse la porte de l'agence est déterminé à acheter ». Bernard Cadeau, président d'Orpi, confirme ce sentiment d'attentisme : « Certaines affaires ne se signent pas à 5.000 euros près. » Preuve de cette hésitation, les délais de vente ont cessé de se raccourcir. Ils atteignent cinq semaines pour un appartement et sept semaines pour une maison, selon l'indice PAP. Dernier facteur : la présidentielle se rapproche. Historiquement, les acheteurs attendent les promesses de chaque candidat avant de se décider. Même le Salon de l'immobilier a enregistré une baisse de 10 % de sa fréquentation.

Moins de primo-accédants

Leur part ne cesse de baisser. « Ils représentent 66 % de nos clients, contre 73 % l'an passé à la même période », s'inquiète Sandrine Allonier, responsable des études chez Meilleurtaux.com. À la Fnaim, leur part ne dépasse pas 20 % dans une agence sur deux. C'est à Paris et en Île-de-France que la situation est la plus dramatique. Selon plusieurs professionnels, les accédants à la propriété ont « disparu de la circulation ».

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