En France comme en Europe, la demande de crédit immobilier a flanché pour la première fois depuis deux ans au premier trimestre, d'après la dernière enquête trimestrielle de la Banque de France et de la BCE sur la distribution du crédit, sans pour autant chiffrer l'ampleur de cette baisse. Les banques interrogées invoquent « la dégradation des perspectives sur le marché du logement et de la confiance des ménages ». Le Crédit Logement, de son côté, n'a pas encore noté de fléchissement, après un millésime 2010 exceptionnel (avec 87,3 milliards d'euros d'emprunt couverts), mais seulement une stabilisation au mois d'avril.
Marges faibles
Bien entendu, la remontée des taux d'intérêt, et donc du coût de refinancement des banques, amorcée en fin d'année dernière a beaucoup joué. « En France comme dans la zone euro, les critères d'octroi des prêts à l'habitat ont été resserrés au premier trimestre 2011 », note la Banque de France. De quoi rassurer Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France. Fin mars, il s'était inquiété de la faiblesse des marges des banques dans le crédit immobilier. Des marges qui se sont renforcées ces derniers mois, couplées à une sévérité accrue en matière de quotité d'emprunt. Toutefois, baisse des demandes n'est pas synonyme de baisse d'achats de logements : une grande partie des prêts octroyés consistaient en effet en un rachat de crédit afin de profiter du niveau des taux historiquement bas.
À en croire les banques interrogées par la Banque de France, « le mouvement de resserrement devrait se poursuivre au deuxième trimestre », de même que la baisse des demandes.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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