Wall Street se prépare un été 2011 difficile

Les craintes sur la croissance américaine, associées à la perspective de la fin du QE2, ont engendré un mouvement de consolidation. Le S&P 500 a perdu près de 3 % en une semaine.
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Après avoir affiché une santé à toute épreuve depuis le début de l'année, les marchés d'actions américains voient leur marche en avant se gripper. Lundi, Wall Street évoluait encore baisse à la mi-journée, après une semaine dernière déjà dans le rouge.

En seulement cinq séances, le S&P 500 a perdu 2,9 % tandis que le Dow Jones cédait 2,7 %. En cause, les inquiétudes grandissantes des investisseurs sur la solidité de la reprise économique aux États-Unis. À une litanie de statistiques mitigées s'est notamment ajouté vendredi le rapport mensuel sur l'emploi bien plus mauvais que prévu en mai. Des craintes qui ne sont pas sans rappeler celles sur une reprise en « double dip » (reprise économique suivie d'une récession) qui avaient fait trembler les marchés boursiers l'année dernière.

Le scénario de l'été 2010 peut-il alors se répéter ? À l'époque, l'indice S&P 500 avait dévissé de 7 % sur les trois dernières semaines d'août pour n'être sauvé qu'à la fin du mois par la perspective puis l'annonce effective en novembre de nouvelles mesures d'assouplissement quantitatif de la Fed (QE2). Or, le regain d'inquiétudes actuel tombe d'autant plus mal qu'il intervient alors que le QE2 va justement prendre fin. « Comme pour l'heure, la Fed semble réticente à mettre en place un QE3, les marchés boursiers pourraient corriger significativement », jugent les analystes de Natixis. Depuis les plus hauts annuels du S&P 500 à 3.363 points atteints le 29 avril dernier, l'indice a déjà rétrocédé environ 5 %.

Pas de panique

« Avec les dernières statistiques macroéconomiques décevantes, les investisseurs se demandent si l'économie américaine est suffisamment forte à l'amorce du retrait du QE2. Le scénario à court terme sur les actions américaines est donc celui d'une phase de consolidation », renchérit Philippe Vialle, gérant actions américaines chez Groupama AM. Mais ce dernier nuance néanmoins : « Les investisseurs n'ont pas cédé à la panique, à l'image des grands fonds américains qui ne conservent toujours que peu de liquidités dans leur portefeuille ». Ainsi, depuis le début de l'année, le S&P 500 progresse encore de 3 %. Et pour cause : la microéconomie ne montre pas de faiblesse. De fait, le mouvement de consolidation pourrait s'effacer avec le retour des publications de résultats du deuxième trimestre en juillet, estime le gérant. Le scénario d'une correction modeste est partagé par Christophe Foliot, directeur de la gestion actions internationales chez Edmond de Rothschild AM. « Il ne faut pas oublier qu'entre septembre 2010 et avril 2011, les indices boursiers n'ont enregistré qu'une phase haussière. Cette consolidation est donc plutôt saine et va ramener les marchés actions américains vers des points d'entrée intéressants ».

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