Sarkozy, avocat de la suppression de l'ISF

Le chef de l'État fait voler en éclats le consensus qui semblait se dessiner sur une réforme a minima de la fiscalité du patrimoine.
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Favorable, en privé, à une réforme radicale de la fiscalité du patrimoine qui passerait par une suppression de l'Impôt de solidarité sur la fortune, Christine Lagarde ne doit pas bouder son plaisir. Mardi, en déplacement dans la Marne, Nicolas Sarkozy, à défaut d'annoncer un arbitrage définitif, a montré clairement où va sa préférence. « L' ISF a été supprimé partout en Europe, il a été supprimé par les socialistes allemands en Allemagne et par les socialistes espagnols en Espagne », a expliqué le président de la République. Et d'ajouter, « ce que les socialistes ont compris en Europe - pas en France - peut-être que la droite et le centre français peuvent le comprendre aussi ». « Je sais bien que comme pour tous les sujets, le conseil qui m'est donné, c'est l'immobilisme. On met la poussière sous le tapis (...) mais ce n'est pas ma conception des choses ». Nicolas Sarkozy s'est également efforcé de rassurer les chefs d'entreprises en leur précisant que la réforme de l'ISF n'aboutirait pas à une remise en cause l'exonération de l'outil de travail.

Deux logiques s'opposent

Cette intervention du chef de l'État n'a rien de fortuite. Avec ces propos, le président de la République brise le consensus qui semblait se dessiner dans la majorité autour d'une réforme a minima de la fiscalité du patrimoine. Ce scénario avait été dessiné dimanche par le ministre du Budget et porte-parole du gouvernement. François Baroin s'est déclaré en effet favorable à une réforme limitée à la suppression du bouclier fiscal d'un côté et, au relèvement à 1,3 million d'euros du seuil d'entrée dans l'ISF de l'autre. Une option à laquelle se sont ralliées quelques figures importantes de la majorité dont le patron de l'UMP Jean-François Copé. La sortie de Nicolas Sarkozy a précédé également une rencontre entre François Fillon, des parlementaires de la majorité et des membres du gouvernement sur ce sujet de la réforme fiscale. Présentée comme un point d'étape, cette réunion « a permis de constater que deux logiques s'opposent, avec un clivage entre les prudents et les volontaires » explique le député UMP, Jérôme Chartier, selon qui « si l'on veut faire une réforme de l'ISF, il faut faire une vraie réforme et ne pas passer à côté ». Entre ces deux camps, le Premier ministre ne s'est pas avancé. Plus tôt dans la journée, le Nouveau Centre a présenté son propre projet. Il prévoit une suppression du bouclier fiscal à 50 %, un relèvement du seuil d'entrée dans l'ISF, le plafonnement des impôts (hors taxes foncières et prélèvements sociaux) à 70 % des revenus, l'instauration d'une nouvelle tranche d'impôt sur le revenu à 45 % ) au-delà de 250.000 de revenus par part et une majoration de 19% à 22 % des prélèvements forfaitaires portant sur les dividendes, les plus-values de cessions immobilières et mobilières.

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