WASHINGTON (Reuters) - Maria Boutina, une jeune Russe accusée d'avoir voulu infiltrer pour le compte de Moscou des organisations américaines dont la puissante National Rifle Association (NRA), a plaidé coupable d'un seul chef d'inculpation pour "complot" jeudi devant une cour fédérale à Washington, dans le cadre d'un accord avec l'accusation.

En détention préventive depuis juillet, Maria Boutina, qui jusqu'ici plaidait non coupable, a décidé de revenir sur sa position devant la juge Tanya Chutkan et a accepté de coopérer avec les autorités fédérales.

Son avocat, Robert Driscoll, a estimé qu'elle risquait une peine pouvant aller jusqu'à six mois de prison.

Elle est accusée d'avoir cherché, sous la supervision du Kremlin, à mettre en place des lignes de communications officieuses avec des groupes et des personnalités afin d'influencer la politique américaine.

Maria Boutina aurait été en contact avec un responsable russe et deux ressortissants américains en vue d'infiltrer la NRA, le lobby des armes proche de nombreux élus républicains, pour influencer la politique de Washington en faveur de la Russie.

Selon les avocats de Boutina, le responsable russe en question est Alexandre Torchine, gouverneur adjoint de la banque centrale de Russie visé en avril dernier par des sanctions du Trésor américain. L'un des deux Américains est Paul Erickson, un militant conservateur.

La Russie a dénoncé une affaire "montée de toutes pièces" et demandé la libération de la jeune femme.

"Elle risque quinze ans de prison. Pour quels motifs ?", s'est interrogé le président Vladimir Poutine mardi à Moscou. "J'ai demandé à tous les chefs de nos services de renseignement ce qui se passait. Personne ne la connaît."

(Sarah N. Lynch; Guy Kerivel pour le service français)