Poutine ouvre la voie à son maintien au pouvoir jusqu'en 2036

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Russie: poutine va s'adresser a la douma, qui pourrait l'autoriser a se representer[reuters.com]
(Crédits : Sputnik)

MOSCOU (Reuters) - Le président russe Vladimir Poutine a ouvert la voie mardi à des changements constitutionnels qui pourraient lui permettre, s'il le souhaite, de rester au pouvoir jusqu'en 2036, tout en prévenant que cette option devrait être validée par la Cour constitutionnelle.

Agé de 67 ans, le chef du Kremlin est contraint par la Constitution actuelle, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels successifs, de céder sa place en 2024 après deux sextennats consécutifs.

Il avait déjà été élu président en 2000 puis en 2004 avant de devenir en 2008 Premier ministre pendant quatre ans sous la présidence de son ancien chef du gouvernement et ex-dauphin Dmitri Medvedev. Il a retrouvé la présidence en 2012 et a été réélu en 2018.

Désireuse de voir le président russe rester à la tête du pays, la députée Valentina Terechkova, membre du parti présidentiel Russie unie, a proposé d'amender la Constitution de sorte que le compteur soit remis à zéro pour Vladimir Poutine.

Cet amendement a été adopté mardi par les députés de la chambre basse du Parlement russe, la Douma, dans le cadre de la deuxième et avant dernière lecture du projet de révision de la Constitution.

"En principe", l'option d'une levée des restrictions du nombre de mandats "serait possible, mais à une condition - si la Cour constitutionnelle russe conclut officiellement qu'un tel amendement n'est pas contraire aux principes de la Constitution", a déclaré Vladimir Poutine devant les députés.

En cas de feu vert de la Cour constitutionnelle et de l'approbation par un vote populaire le 22 avril prochain, le président russe pourrait donc effectuer deux mandats supplémentaires et se maintenir au pouvoir jusqu'en 2036 - date à laquelle il serait âgé de 83 ans.

Dans les rangs de l'opposition, cette perspective est perçue comme un coup d'Etat constitutionnel, selon les termes d'Ivan Jdanov, proche de l'opposant numéro un à Vladimir Poutine Alexeï Navalny, et a entraîné un appel à manifester le 21 mars prochain.

Entretenant le flou sur ses intentions, le président russe a fait savoir à plusieurs reprises qu'il n'était pas favorable aux habitudes de l'ère soviétique de voir les dirigeants rester aux commandes jusqu'à leur mort.

(Tom Balmforth et Andrew Osborn, version française Myriam Rivet et Marine Pennetier, édité par Henri-Pierre André)