La France a rapatrié 35 enfants et 16 mères depuis des camps en Syrie

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La france a rapatrie 35 enfants et 16 meres depuis des camps en syrie[reuters.com]
(Crédits : Pool)

PARIS (Reuters) - La France a rapatrié ce mardi 35 mineurs français et 16 mères qui se trouvaient dans des camps du nord-est de la Syrie, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.

Sept enfants isolés figurent parmi ces personnes rapatriées, a précisé le Parquet national antiterroriste (Pnat).

"Les mineurs ont été remis aux services chargés de l'aide à l'enfance et feront l'objet d'un suivi médical. Les mères ont été remises aux autorités judiciaires compétentes", déclare le Quai d'Orsay dans un communiqué.

Sur les 16 femmes rapatriées - dont 14 sont françaises, les deux autres ayant des enfants français - "huit ont été placées en garde à vue en exécution d'un mandat de recherche, huit font l'objet d'un mandat d'arrêt", a fait savoir le Pnat dans un communiqué distinct.

Selon une source policière, Emilie Koenig, 36 ans - qui apparaissait sur des vidéos de propagande de l'Etat islamique et figurait sur la liste noire de l'Onu - se trouve parmi les femmes ayant été rapatriées mardi matin. Ses trois enfants avaient déjà été rapatriés en janvier 2021, avec son accord, note-t-on de même source.

L'un des mineurs "qui sera majeur dans les jours qui viennent" fait également l'objet d'une garde à vue, en raison de l'existence d'"éléments susceptibles de caractériser sa participation à une association de malfaiteurs terroriste", ajoute le Pnat.

"PREMIÈRE"

"C'est la première fois que la France rapatrie des enfants avec leurs mères des camps de prisonniers syriens", souligne dans un communiqué le collectif Familles unies, qui regroupe notamment des proches d'enfants de djihadistes français détenus dans des camps en Syrie.

Tout en saluant cette annonce, le collectif précise que "cette première opération doit sonner le glas d'une politique inhumaine qui dure depuis des années".

Le gouvernement français refusait jusqu'à présent d'envisager le rapatriement de Françaises ayant rejoint en Syrie ou en Irak les rangs du groupe Etat islamique, estimant qu'elles devaient pouvoir être jugées sur place. Pour les enfants, les décisions sur le retour en France étaient prises au cas par cas.

Selon le collectif, il reste encore environ 150 enfants et leurs mères dans le camp de prisonniers de Roj, dans le nord-est de la Syrie.

"L'urgence est désormais de rapatrier tous les enfants avec leurs mères", comme le demandent "depuis des années" des instances nationales et internationales (Onu, Unicef, CICR, etc) ainsi que de nombreuses associations de victimes du terrorisme, note Familles unies en réclamant un engagement public des autorités françaises en ce sens.

Plusieurs associations, dont la Ligue des droits de l'homme et Familles unies, ont appelé les autorités françaises à rapatrier ces enfants et leurs mères, dans une tribune datée du 23 mai dernier, déplorant que la dernière opération de rapatriement organisée par la France date de janvier 2021.

(Rédigé par Myriam Rivet, avec la contribution d'Alain Acco, édité par Kate Entringer et Jean-Stéphane Brosse)