Burkina Faso : L'armée assure que la situation est "sous contrôle"

reuters.com  |   |  380  mots
Des partisans du nouveau leader autoproclame du burkina faso, ibrahim traore, manifestent a ouagadougou.[reuters.com]
(Crédits : Vincent Bado)

par Thiam Ndiaga et Anne Mimault

OUAGADOUGOU (Reuters) - Le dirigeant militaire auto-proclamé du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a assuré dimanche que l'ordre était en train d'être rétabli dans le pays, après de violentes manifestations anti-françaises et plusieurs jour de tension dans la capitale, Ouagadougou.

Son entourage a appelé la population à éviter tout acte de vandalisme à l'ambassade de France, prise pour cible samedi par des manifestants après qu'un officier impliqué dans le coup d'Etat de la veille eut déclaré que la France avait accueilli le président renversé, Paul-Henri Damiba, dans une base militaire française et qu'il préparait une contre-offensive.

Le ministre français des Affaires étrangères a démenti que Paul-Henri Damiba ait été accueilli sur cette base. Damiba a lui-même nié s'y trouver, dénonçant une tentative de manipulation de l'opinion publique.

On ignorait dimanche où il se trouvait.

"Nous tenons à informer la population que la situation est sous contrôle et que les choses sont en train de rentrer progressivement dans l'ordre", a déclaré un officier de l'armée lisant un communiqué à l'antenne de la RTB, la chaîne de télévision publique.

"Nous vous invitons donc à vaquer librement à vos occupations et à vous départir de tout acte de violence et de vandalisme (...) notamment ceux qui pourraient être perpétrés contre l'ambassade de France et la base militaire française", a ajouté cet officier, autour duquel se tenaient le capitaine Traoré et plusieurs militaires masqués.

Placé vendredi à la tête de la junte militaire par le groupe d'officiers qui avait déjà dirigé le coup d'Etat du 24 janvier, Ibrahim Traoré avait accusé samedi Paul-Henri Damiba d'avoir tenté d'organiser une riposte armée à son éviction du pouvoir.

Des coups de feu avaient retenti dans la capitale pendant toute la journée et des manifestants, dont certains brandissaient des drapeaux russes, avaient tenté d'incendier l'ambassade de France.

Dimanche, Ouagadougou était globalement calme mais un nouveau rassemblement a eu lieu devant l'ambassade de France en début de journée.

Des manifestants ont aussi visé le centre culturel français à Bobo-Dioulassou, la principale ville du sud du pays.

(Reportage Thiam Ndiaga et Anne Mimault, version française Marc Angrand, édité par Nicolas Delame)