Le procès des attentats de Bruxelles s'ouvre mercredi devant un jury populaire

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Photo d'archives d'une replique de la statue du manneken-pis parmi les fleurs d'un memorial pour les victimes des attentats a bruxelles en 2016[reuters.com]
(Crédits : Yves Herman)

par Philip Blenkinsop

BRUXELLES (Reuters) - Dix hommes seront jugés à partir de mercredi pour leur rôle dans les attentats islamistes qui ont fait 32 morts et plus de 300 blessés en 2016 dans le métro et à l'aéroport de Bruxelles, lors de ce qui s'annonce comme le plus grand procès de l'Histoire de la Belgique.

Parmi les dix accusés, six ont déjà été condamnés au mois de juin pour leur rôle dans les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et au Stade de France, dont Salah Abdeslam, qui avait réussi à regagner la Belgique après les attaques.

Ils seront jugés à Bruxelles par un jury populaire, et non une cour d'assises composée de magistrats professionnels, comme cela avait été le cas à Paris.

Après un faux départ en septembre à la suite d'une polémique sur les box individuels fermés et vitrés dans lesquels devaient initialement comparaître les accusés, finalement remplacés par un box unique comme à Paris, les procédures judiciaires ont débuté lundi dans l'ancien quartier général de l'Otan dans la banlieue de Bruxelles.

Le millier de personnes qui se sont constituées parties civiles espèrent que le procès, qui doit durer jusqu'à fin juin, leur permettra de comprendre pourquoi elles ou leurs proches ont été la cible des attentats du 22 mars 2016.

Certaines d'entre elles prendront la parole devant la cour, de même que quelque 370 experts et témoins qui s'efforceront de retracer le parcours des terroristes à l'aéroport international de Bruxelles-National à Zaventem et dans une station de métro de la capitale belge.

Sur les dix accusés, neuf vont comparaître devant la justice. Le dixième, Oussama Atar, commanditaire présumé des attentats - comme de ceux de Paris - est présumé mort en Syrie et sera jugé par contumace.

L'un des principaux accusés est le belgo-marocain Mohamed Abrini. Cet ami d'enfance de Salah Abdeslam dans le quartier de Molenbeek avait accompagné les commandos du 13-Novembre à Paris, où il a été condamné en juin à la perpétuité.

Selon le parquet belge, il est aussi "l'homme au chapeau" filmé par une caméra de vidéosurveillance avec les deux kamikazes de l'aéroport de Bruxelles - Ibrahim El Bakraoui et Najim Laachraoui -, où il aurait renoncé à déclencher sa veste explosive.

Le Suédois d'origine syrienne Osama Krayem, condamné à 30 ans de prison pour son rôle dans les attentats de Paris, est lui aussi accusé d'avoir renoncé à se faire exploser alors qu'il avait accompagné dans le métro de la capitale belge le kamikaze de la station de Maelbeek, Khalid El Bakraoui.

Arrêté quatre jours avant les attentats alors qu'il était en cavale depuis le 13 novembre 2015, Salah Abdeslam sera pour sa part interrogé sur ce qu'il savait des projets de nouveaux attentats de la cellule djihadiste.

La plupart des autres accusés sont poursuivis pour avoir apporté aux auteurs des attaques un soutien matériel - dont des armes - ou logistique.

(Reportage de Philip Blenkinsop, version française Tangi Salaün, édité par Sophie Louet)