Commerce : Les avantages fiscaux aux véhicules électriques au menu des discussions UE

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Photo d'archives du ministre francais de l'economie et des finances, bruno le maire[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

par David Lawder

COLLEGE PARK, Maryland, Etats-Unis (Reuters) - Les représentants de l'Union européenne (UE) devraient relayer plus fermement ce lundi auprès de leurs homologues américains leurs critiques concernant les crédits d'impôts et subventions prévus par l'Inflation Reduction Act (IRA) de l'administration Biden, et notamment leur impact délétère pour la filière européenne des véhicules électriques.

Le conseil ministériel du commerce et de la technologie (TTC) Etats-Unis-Union européenne prévu ce lundi sur le campus de l'université du Maryland, à College Park, doit aborder la question de ce plan dont les Européens redoutent l'impact sur l'économie du bloc.

Les Vingt-Sept s'inquiètent notamment du bonus de 7.500 dollars prévu pour l'achat de véhicules électriques produits dans des usines américaines et équipés d'une batterie produite aux États-Unis, qui devraient notamment profiter à Tesla et Ford.

Ces subventions massives risquent en revanche de lourdement pénaliser la filière européenne, notamment les constructeurs automobiles allemands et les équipementiers français comme Valeo, auprès desquels ils se fournissent.

Le ministre français de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire, qui collabore sur ce dossier avec le ministre allemand de l'Economie Robert Habeck, a expliqué lundi sur France Inter que les Européens allaient tenter de regarder si "les produits industriels verts" fabriqués dans l'UE peuvent être inclus dans la liste des bénéficiaires des subventions et avantages fiscaux prévus par l'IRA, en citant l'exemple de batteries électriques européennes montées sur des véhicules vendus aux Etats-Unis.

Mais il a surtout insisté sur la nécessité d'un "sursaut européen", jugeant insuffisantes les mesures mises en oeuvre jusqu'ici.

"Il faut un IRA européen", a-t-il dit, en ajoutant qu'"il ne faut pas hésiter à prononcer ce mot de préférence européenne".

Le projet de communiqué conjoint post-TTC que Reuters a pu consulter, daté du 1er décembre et encore susceptible d'avoir été modifié, ne mentionnait aucune mesure spécifique.

"Nous reconnaissons les inquiétudes de l'Union européenne et soulignons notre engagement à y répondre de façon constructive", a-t-on pu lire dans ce document.

Selon un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison blanche, les Américains sont "déterminés à continuer de tenter de mieux cerner les préoccupations européennes" dans le cadre d'un groupe de travail dédié récemment mis en place.

Côté américain, les participants à la réunion de lundi sont le secrétaire d'Etat Antony Blinken, la secrétaire au Commerce Gina Raimondo, la représentante au Commerce Katherine Tai, tandis que l'UE sera représentée par les vice-présidents de la Commission européenne Valdis Dombrovskis et Margrethe Vestager.

(Reportage David Lawder, avec la contribution de Foo Yun Chee à Bruxelles ; version française Myriam Rivet, édité par Kate Entringer)