La réorganisation de l'Elysée lancée d'ici la fin de l'année

reuters.com  |   |  705  mots
La reorganisation de l'elysee lancee d'ici la fin de l'annee[reuters.com]
(Crédits : Philippe Wojazer)

PARIS (Reuters) - Promise cet été par Emmanuel Macron en pleine affaire Benalla, la réorganisation des services de l'Elysée, qui vise notamment à dépoussiérer un fonctionnement parfois qualifié en interne d'"archaïque" et de kafkaïen, sera lancée d'ici la fin de l'année.

Cette réforme, qui se nourrira d'une révision générale des services menée à l'automne 2017, devrait se traduire entre autres par la nomination d'un directeur général des services et par une fusion des deux entités chargées de la sécurité du président, selon l'entourage du chef de l'Etat.

La révision générale des services "a mis en évidence le fait qu'il y avait des services qui avaient des tâches indues, qui s'étaient vu attribuer des missions supplémentaires sortant parfois de leur champ de compétence initiale, et qu'il y avait certains manques dans l'organisation hiérarchique", note-t-on.

Cette réflexion sur les schémas de réorganisation du 55 rue du Faubourg Saint Honoré, où travaillent quelque 820 personnes, s'est poursuivie au premier semestre 2018" avant de "percuter" l'affaire Benalla, du nom de l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron filmé en train de violenter des manifestants le 1er mai.

Cet épisode, qualifié d'"affaire d'Etat" par l'opposition, a plongé l'exécutif dans une tourmente politique sans précédent depuis le début du quinquennat du chef de l'Etat qui a fait de l'exemplarité et la transparence les maîtres-mots de son mandat.

Alexandre Benalla, mis en examen notamment pour violences en réunion et "immixtion dans l'exercice d'une fonction publique en accomplissant des actes réservés à l'autorité publique", a été licencié et devrait être remplacé à la rentrée, selon l'Elysée.

Face à l'onde de choc et après avoir gardé le silence, le chef de l'Etat a reconnu le 22 juillet qu'il y avait eu une série de "dysfonctionnements" à l'Elysée et indiqué qu'il avait demandé au secrétaire général de la présidence, Alexis Kohler, de travailler à une réorganisation des services internes et du cabinet "pour que ça ne puisse pas se reproduire".

FUSION AU NIVEAU DE LA SÉCURITÉ

L'affaire Benalla a "mis au jour des dysfonctionnements qui n'avaient pas été relevés" lors de la revue générale, notamment certains manquements dans la chaîne hiérarchique, selon l'Elysée. Ces nouveaux éléments ont été ajoutés au "schéma général de réorganisation qui a été validé et qui sera partagé avec l'ensemble du personnel ces prochains mois".

Cette réorganisation de la communication, de la logistique ou encore de la sécurité, "n'a pas pour but de réduire la voilure", dit-on à la présidence, où l'on précise que le processus sera "enclenché" d'ici la fin de l'année.

Parmi les changements attendus, la fusion des deux entités chargées de la sécurité du président, assurée à l'heure actuelle par le commandement militaire - au sein de l'Elysée - et par le Groupe de sécurité de la présidence de la république (GSPR), lors de ses déplacements.

"L'enjeu est de les fusionner et de les débarrasser de tâches indues" - veille presse pour le commandement militaire, transport des valises des conseillers par le GSPR, par exemple -, souligne-t-on à l'Elysée.

A ce stade, le schéma de rapprochement, qui suscite de l'inquiétude et des réserves au sein des deux corps concernés, est toutefois "loin d'être complètement acté" et la question du rattachement de cette nouvelle entité n'a pas encore été tranchée, précise-t-on.

Le projet de réorganisation de l'Elysée a été salué en juillet par la Cour des comptes qui a estimé qu'il offrait "des potentialités multiples pour améliorer l'efficacité des services de la présidence et l'efficience de leur gestion".

La gouvernance en direction des services devrait, elle, être renforcée avec "l'arrivée d'un directeur adjoint de cabinet ou d'un directeur général des services" chargé d'améliorer la "transversalité". Son profil et son identité n'ont pour l'heure pas été dévoilés par l'Elysée.

(Marine Pennetier, édité par Elizabeth Pineau)