Bruxelles lance un plan d’action pour sécuriser la 5G

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Huawei: la commission europeenne refuse les pressions americaines[reuters.com]
(Crédits : Juan Medina)

STRASBOURG (Reuters) - La Commission européenne a proposé mardi aux Etats membres, une démarche coordonnée de sécurisation des futurs réseaux 5G et d'évaluation des fournisseurs d'infrastructures, sans viser explicitement l'équipementier télécoms Huawei que Washington accuse d'espionner pour le compte de Pékin.

Les dirigeants européens se sont prononcés à l'issue de leur sommet vendredi dernier, en faveur d'une approche coordonnée des vulnérabilités de ce réseau très haut débit appelé à révolutionner, par le biais de l'internet des objets, de nombreux domaines tels que l'automobile, la santé ou l'industrie.

"On sait que la Chine est un acteur de premier plan sur ce marché et, par conséquent, toute discussion sur ce sujet concernera la Chine et les fournisseurs chinois, mais ce n'est pas notre point de départ", a souligné le commissaire à la sécurité, Julian King.

"Nous n'avons jamais demandé l'interdiction pure et nette d'un fournisseur. Lorsque nous disposerons de preuves suffisantes à utiliser publiquement, il sera trop tard. C'est sur la base de l'évaluation des risques que nous devons adopter des mesures", a ajouté Andrus Ansip, vice-président de la Commission chargé du marché numérique.

La commission propose aux Etats membres de procéder à une évaluation des risques de leurs infrastructures d'ici fin juin et de réévaluer, sur cette base, les conditions imposées aux fournisseurs et aux opérateurs de réseaux, quitte à "exclure des entreprises de leur marché pour des raisons de sécurité nationale si elles ne répondent pas aux standards".

Les Etats membres sont ensuite invités à échanger leurs informations, entre eux et avec la Commission, ainsi qu'avec l'agence pour la cybersécurité récemment créée, afin de parvenir à une évaluation des risques au niveau européen d'ici fin octobre.

Un "groupe de coopération", la sécurité restant une prérogative des Etats, devrait, d'ici au 31 décembre, fournir une "boîte à outils" de mesures pour minimiser les risques qui auront été identifiés.

Julian King a souligné l'urgence de la démarche à un moment où "des décisions sont prises en matière d'appels d'offres".

L'équipementier télécoms chinois est soupçonné par des pays occidentaux d'être utilisé par Pékin à des fins d'espionnage.

Il y a deux semaines, les Etats-Unis ont mis en garde l'Allemagne contre l'utilisation de la technologie sans fil du constructeur chinois pour faire évoluer de son réseau sans fil vers la 5G.

(Gilbert Reilhac et Foo Yun Chee; avec Pierre Serisier et Guy Kerivel pour le service français, édité par Yves Clarisse)