Retour dans le vert des comptes de l'Unédic retardé à 2021

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PARIS (Reuters) - L'Unédic s'attend à ce que sa situation financière s'améliore plus lentement que prévu du fait du ralentissement de la croissance et prévoit désormais d'enregistrer son premier excédent depuis la crise en 2021, alors que cette perspective était jusqu'ici envisagée pour 2020.

Dans ses nouvelles prévisions financières publiées mardi, l'organisme paritaire assurant la gestion de l'assurance chômage anticipe désormais que le déficit du régime ne varie pas significativement cette année, passant de 1,8 milliard d'euros en 2018 à 1,9 milliard cette année.

Ses comptes se rapprocheraient de l'équilibre en 2020, avec un déficit limité à 400 millions d'euros, et passeraient dans le vert - pour la première fois depuis 2008 - en 2021, avec un excédent de 1,4 milliard d'euros.

En juin dernier, l'Unedic voyait encore son déficit passer sous le seuil d'un milliard d'euros dès 2019, à -0,9 milliard, et prévoyait de renouer avec un excédent de 1,6 milliard en 2020.

"Le décalage s'explique essentiellement par la dégradation des hypothèses de croissance", du fait de la "grande sensibilité" de l'assurance chômage aux fluctuations de l'économie, souligne l'Unédic dans un communiqué.

Après avoir ralenti en 2019, les créations d'emploi devraient légèrement augmenter en 2020 et 2021, en lien avec la transformation du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) en baisse de cotisations sociales et les retombées du Plan d'investissement dans les compétences sur l'emploi, ce qui se traduirait par une progression des recettes de l'Unedic.

LA DETTE AU MAXIMUM EN 2020

Parallèlement, les dépenses d'allocations devraient progressivement diminuer à partir de fin 2019, avec le léger reflux du nombre de chômeurs indemnisés.

Ce "retour plus tardif aux excédents sera toutefois sans effet sur le coût de financement de la dette de l'assurance chômage, la Banque centrale européenne (BCE) ayant adapté sa politique monétaire à la dégradation du contexte macroéconomique", précise l'Unedic dans son communiqué.

De son côté, la dette de l'assurance chômage, qui devrait s'établir à 35,3 milliards d'euros fin 2018, devrait se creuser à 37,2 milliards cette année et culminer à 37,6 milliards (soit 11 mois de recettes) en 2020, avant de repartir à la baisse en 2021, à 36,2 milliards d'euros.

L'Unedic rappelle dans son communiqué que ses prévisions sont établies en fonction des politiques publiques de l'emploi déjà en place et ne tiennent donc pas compte du décret sur l'assurance chômage destiné notamment à lutter contre le recours abusif aux contrats courts, annoncé par le gouvernement pour cet été après l'échec des négociations des partenaires sociaux le mois dernier.

Elles n'intègrent pas non plus l'impact de la révision en cours des règles communautaires sur l'indemnisation des travailleurs transfrontaliers qui pourraient entrer en vigueur mi-2021, est-il précisé.

(Myriam Rivet et Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)