Ethiopie : Une frappe aérienne fait au moins 43 morts dans la région du Tigré

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Ethiopie: une frappe aerienne fait au moins 43 morts dans la region du tigre[reuters.com]
(Crédits : Tigray Guardians 24)

par Katharine Houreld

ADDIS ABEBA (Reuters) - Une frappe aérienne a tué près de 43 de personnes dans la région éthiopienne du Tigré, ont déclaré mercredi à Reuters un témoin et un responsable médical, après que des habitants ont signalé que de nouveaux combats avaient éclaté ces derniers jours au nord de Mekelé, la capitale régionale.

Une bombe a explosé mardi sur un marché de la ville de Togoga vers 13 heures, selon une femme qui a précisé que son mari et sa fille de 2 ans ont été blessés dans la frappe aérienne.

"Nous n'avons pas vu l'avion mais nous l'avons entendu", a-t-elle déclaré. "Quand l'explosion s'est produite, tout le monde est sorti en courant - après un certain temps, nous sommes revenus et nous avons essayé de ramasser les blessés".

Selon un responsable médical, au moins 43 personnes ont été tuées, citant des témoins et des premiers intervenants sur les lieux.

Le porte-parole de l'armée éthiopienne, le colonel Getnet Adane, n'a ni confirmé ni démenti l'incident. Il a déclaré que les frappes aériennes étaient une tactique militaire courante et que les forces ne ciblaient pas les civils.

Un porte-parole du Premier ministre, Abiy Ahmed, et le chef d'un groupe de travail gouvernemental sur le Tigré n'ont pas répondu aux demandes de commentaires sur l'incident.

Trois autres agents de santé ont déclaré à Reuters que l'armée éthiopienne empêchait les ambulances de se rendre sur les lieux.

Selon un travailleur médical, environ 20 personnels de santé dans six ambulances ont essayé de rejoindre les blessés, mais ont été immobilisés par des soldats à un poste de contrôle.

"Ils nous ont dit que nous ne pouvions pas aller à Togoga. Nous sommes restés plus d'une heure au poste de contrôle à essayer de négocier, nous avions une lettre du bureau de la santé - nous leur avons montré. Mais ils ont dit que c'était un ordre."

Getnet Adane a nié le blocage des ambulances par l'armée.

(avec la contribution d'Ayenat Mersie et Giulia Paravicini, version française Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)