La polémique sur le ballon peut avantager Adidas

Le Jabulani serait bon pour jouer au beach-volley... Peu importe pour Adidas : la polémique sur les propriétés du ballon officiel pourrait booster ses ventes.

Pub ou contre-pub ? La polémique sur le ballon de la Coupe du monde de football de 2010 que fabrique Adidas enfle. Le Jabulani, modèle créé spécialement pour le tournoi par la marque allemande, ne trouve aucune grâce aux yeux des joueurs. Il serait incontrôlable. Le brésilien Julio Césarute;sar y voit un « ballon de supermarché ». Le chilien Claudio Bravo le juge bon pour le « beach-volley ». L'espagnol Casillas le dit « pourri ». Et l'italien Gianluigi Buffon estime que c'est « une honte » que le ballon soit « si mauvais ». Pire : le britannique James Carragher considère que ce ballon fabriqué par la marque allemande et mis en service lors de la dernière Bundesliga favoriserait l'équipe d'Allemagne. « Cela leur donne un avantage. C'est évident. Je suis sûr que cela les a aidés », a déclaré lundi James Carragher, en faisant allusion à la victoire de l'Allemagne sur l'Australie (4-0) dimanche soir. « Le Jabulani a été lancé en décembre. Et toutes les équipes sélectionnées l'ont reçu depuis février. Et depuis aucune critique n'avait été émise », répond une porte-parole de Adidas.

Fabriqué à partir de huit panneaux contre 32 habituellement, ce modèle de ballon est censé apporter davantage de puissance et un meilleur contrôle. « Il est conforme à la dizaine de critères établis par la Fifa », poursuit Adidas. Et, ce n'est pas la première fois qu'une polémique enfle sur les caractéristiques du ballon officiel de la coupe du monde. « En 1998, on lui reprochait ses couleurs, bleu-blanc-rouge. En 2002, c'était le dessin qui le décorait », philosophe la marque, qui planche déjà sur la ballon de la coupe du monde du Brésil en 2014.

Le look avant tout

En fait, cette polémique est prise très au sérieux par Adidas. Le groupe aux 10,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires mise gros sur le ballon. En 2006, Adidas a écoulé plus de 15 millions de ballons, dont un million en France. Et, cette année, elle espère que ses ventes de ballons progressent de plus de 10 % dans le monde. « Nos ventes se déroulent très bien. Et cette polémique n'écourtera aucunement sa durée de vie commerciale. Car, l'esthétisme du ballon est très apprécié », juge la porte-parole d'Adidas.

Pour l'heure, Decathlon ne dit avoir ressenti « aucun impact sur les ventes ». Ni en bien, ni en mal. Car ? qui sait ? - le scandale pourrait bien aiguiser la curiosité... Et inciter les plus footeux à débourser 130 euros pour se faire une opinion sur le ballon officiel de la discorde. « Le buzz pourrait susciter l'envie de l'essayer », reconnaît un porte- parole de Decathlon, numéro un français de la distribution d'articles de sport.

L'essentiel des ventes se fera cependant sur une version moins cher, en thermoplastique, à 25 euros. Et si celui-là flotte comme un ballon de beach-volley, peu importe. « Ceux qui achètent un ballon de la Coupe du monde le choisissent d'abord pour son look », observe le porte-parole de Decathlon.

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