Des banques centrales hyperactives

Les grandes banques centrales devraient maintenir leurs taux au plancher en 2011, et elles resteront très actives sur le front de la liquidité.
Le siège de la Banque central à Francfort

Les grandes banques centrales de la planète devraient maintenir leurs taux directeurs sur les niveaux planchers où elles les ont abaissés, tout au long du prochain millésime. C'est le cas pour la Réserve fédérale qui maintiendrait le taux cible des fonds fédéraux dans la fourchette de 0 % à 0,25 % dans laquelle il stationne depuis décembre 2008. La Banque centrale européenne laisserait son taux de refinancement à 1 %, bien que son président Jean-Claude Trichet - dont le mandat se termine le 31 octobre - ait averti que la normalisation des taux pourrait intervenir avant celle des conditions de liquidités extrêmement généreuses mises à la disposition des banques.

Sur les 17 économistes interrogés par l'agence Bloomberg, cinq seulement prévoient une hausse du loyer de l'argent qui porterait le taux de refinancement entre 1,25 % et 1,75 % d'ici à la fin du millésime. Inertes sur leurs taux, qui peuvent difficilement tomber plus bas, les banques centrales resteraient en revanche hyperactives sur le front de la liquidité. La Fed a mis en place un deuxième programme d'assouplissement quantitatif dès le début novembre, portant sur le rachat de 600 milliards de dollars de titres de la dette publique des États-Unis, à raison de quelque 75 milliards de dollars par mois, d'ici à la fin juin. C'est-à-dire qu'elle restera présente sur le marché obligataire jusqu'à la fin du premier semestre, tout en ayant déjà annoncé que son programme de rachat pourrait être renforcé « si nécessaire ».

La BCE a fait savoir, quant à elle, début décembre, qu'elle continuerait à fournir des liquidités en quantités illimitées et à taux fixe aux banques jusqu'à la mi-avril, alors que son propre programme devait prendre fin à la mi-janvier.

Quant à son programme d'achat de dette des pays en détresse de la zone euro lancé le 10 mai - qu'elle se refuse à quantifier et à détailler, mais qui se limiterait pour l'instant aux emprunts d'État grecs, irlandais et portugais, aux dires des acteurs du marché -, il pourrait être élargi, notamment aux titres espagnols.

Pour l'heure, la BCE a acheté 73,5 milliards d'euros de titres de dette qui, dans leur totalité, ont été neutralisés pour en éliminer les risques inflationnistes. Mais, depuis la mi-décembre, après les derniers rebondissements de la crise irlandaise, elle a nettement accru ses achats, qu'elle avait quasiment interrompus depuis octobre. 2011 pourrait, à cet égard, réserver de nouvelles surprises, surtout si la crise de la dette souveraine ne trouve pas d'issue proche.

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