Guerre ou paix des monnaies  ?

Aux premières heures de 2011, les positions sont gelées sur le front de la guerre des changes amorcée l'an dernier.
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L'année 2010 a été caractérisée par une course effrénée dont les protagonistes n'ont eu de cesse de chercher à affaiblir leur monnaie pour dynamiser une croissance tout juste retrouvée. Ce qui est parfaitement incompatible, le marché des changes étant le seul où, pour qu'un actif (une monnaie, en l'occurrence) baisse, il faut qu'un autre monte... Au point que l'on a évoqué une guerre des changes larvée - une nouvelle crise venant s'ajouter à la crise économique, à la crise financière et à celle de la dette. Aux petites heures de 2011, les lignes de front (au nombre de trois) restent figées, mais les belligérants sont prêts à repartir à l'offensive.

La première ligne oppose la Chine aux économies occidentales (États-Unis en tête) exaspérées de la voir brider le cours de son yuan, sous-évalué de façon outrecuidante, à coup d'interventions massives sur le marché des changes, qui lui ont permis de se constituer les premières réserves mondiales en devises, (2.648 milliards de dollars...). Accusée de pratiques commerciales déloyales et de manipulation de sa monnaie, la Chine laisse redouter une offensive protectionniste généralisée.

Le deuxième front est constitué par les pays que l'on appelle encore « industrialisés » et qui recourent à la planche à billets, dont on sait trop que son usage lamine la monnaie qu'elle imprime. À commencer par les États-Unis, dont le programme d'assouplissement quantitatif bis prévoit l'achat de 600 milliards de dollars de titres de la dette publique américaine d'ici à la fin juin. Un programme qui a fait fuir les investisseurs en dollars et lourdement pesé sur sa tenue, avant qu'il ne se stabilise à bas - et sans doute temporaire - niveau.

Enfin, troisième front : les pays émergents, qui aimantent les capitaux flottants du fait de leurs performances économiques et cherchent à se protéger des effets dévastateurs de la hausse de leur monnaie que ces flux entraînent, soit par des interventions, soit par des mesures de contrôle des changes.

On souhaite bonne chance au G20, présidé cette année par la France, qui compte résoudre le contentieux.

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