Faudra-t-il ralentir des marchés qui fonctionnent à la nanoseconde ?

La crise financière, qui a nourri un besoin de transparence et de régulation, mais aussi le krach éclair survenu aux États-Unis le 6 mai dernier, ont poussé les autorités à se pencher de plus près sur le fonctionnement des marchés boursiers.
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Et sur ses avancées technologiques. Comment un seul ordre portant sur 75.000 contrats sur l'indice S&P 500 a-t-il pu déstabiliser Wall Street en seulement quelques minutes ? La réponse se trouve pour partie dans son exécution automatique, via un algorithme (formule) qui a réalisé ce programme de vente en seulement vingt minutes. Rendu possible par des outils informatiques de plus en plus performants, le trading algorithmique et à haute fréquence, pour lequel les Bourses ont modernisé leur technologie, modifié leurs tarifs et ouverts leurs centres informatiques à la co-location pour mieux les attirer, suscite désormais l'intérêt des autorités. Les responsables s'interrogent sur les risques posés, notamment lorsqu'il s'agit du bon fonctionnement des marchés.

À Washington, où siège la Securities & Exchange Commission (SEC), comme à Bruxelles, on songe à imposer un contrôle des risques plus important pour éviter que la moindre erreur ne contamine le marché. Mais aussi à ralentir le temps : en imposant à tout ordre entré dans le marché par un trader à haute fréquence d'y rester un laps de temps minimum, pour éviter toute manipulation. La SEC a entamé en janvier de l'an dernier une revue en profondeur des marchés actions. La Commission européenne s'attèle à la tâche, avec la révision de la directive Marchés d'instruments financiers (MIF), à l'agenda du premier semestre.

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