RETRAITE : Les 5 règles d'or pour bien étudier le rachat de trimestres

Par Marc Darnault, associé chez Optimaretraite
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La loi Fillon de 2003 portant réforme des retraites permet à un assuré de racheter jusqu'à 12 trimestres afin d'améliorer le montant de sa future retraite.
La réforme des retraites 2010 implique, du fait d'une augmentation de l'âge légal (2 ans, soit 8 trimestres) supérieure à l'augmentation de la durée d'assurance nécessaire pour obtenir le taux plein (2 trimestres) que, d'une manière naturelle, moins d'assurés devront recourir au rachat de trimestres.
Cependant il ne faut pas enterrer trop vite un dispositif qui peut être, dans certains cas, sans aucun risque et très avantageux, à condition de suivre certaines règles.

1) Bien étudier la rentabilité du rachat de trimestres :

Le coût du rachat de trimestres dépend de l'âge de l'assuré au moment de la demande, des revenus perçus les 3 années précédentes, de l'option choisie (pour le taux seul ou pour le taux et la durée d'assurance) et, compte tenu que le rachat est intégralement déductible, de sa fiscalité.
Le gain dépend de la carrière de l'assuré et de sa date de départ à la retraite.
Pour étudier l'intérêt du rachat, il faut dans un premier temps, pour chaque option de rachat possible, calculer l'âge de retour sur investissement, c'est-à-dire l'âge à partir duquel l'assuré récupérera sa mise initiale. Si celui-ci s'avère favorable, il reste encore à déterminer s'il n'est pas plus intéressant d'investir le même montant dans un produit par capitalisation.

2) Tenir compte de la fiscalité à la retraite :

Le gain en pension issu d'un rachat de trimestres est imposé dans la catégorie "traitements, salaires, pensions et rentes viagères". Certains supports permettront d'obtenir une rente viagère avec une fiscalité plus avantageuse comme, par exemple, l'assurance vie où seule une partie de la rente viagère issue du contrat sera imposée, selon l'âge du crédirentier lors de la perception de la rente.

3) Racheter le plus tard possible :

Le gain procuré par le rachat de trimestres dépend d'une part des modes de calculs des pensions de retraite, et d'autre part de la date de liquidation des droits à la retraite. Ainsi, les risques pesant sur le rachat de trimestres proviennent des changements de législation qui pourraient encore intervenir mais aussi des changements d'ordre personnel ou professionnel qui pourraient décaler l'âge du départ à la retraite initialement prévu.
Le moyen d'éviter cela est simple : il suffit d'attendre le dernier moment, c'est-à-dire quelques semaines avant de liquider les droits à la retraite pour effectuer l'opération.

4) Provisionner son rachat :

En attendant le dernier moment pour racheter les trimestres, l'assuré risque de les payer plus chers, d'autant que le barème du rachat augmente chaque année.
Il est donc utile de provisionner le prix du rachat en réalisant un placement financier dont le rendement est sensiblement similaire à cette hausse annuelle (3 à 4 % par an). La somme placée devra naturellement rester disponible. Provisionner son rachat de trimestres sur une assurance vie, en euros, est une bonne solution.

5) Ne pas avoir besoin de récupérer les sommes versées :

Il est possible lors d'un rachat de trimestres d'étaler les versements sur 2, 3 ou 5 ans, selon le nombre de trimestres rachetés. Il est également possible d'interrompre les versements à tout moment. Par contre, en cas de besoin, l'assuré ne pourra en aucun cas annuler le rachat et se faire rembourser. La réforme des retraites apporte une exception à ce principe puisque tous les assurés nés à compter du 1er juillet 1951, qui n'ont encore fait valoir aucun droit à la retraite, peuvent dans un délai de 3 ans se faire rembourser les trimestres rachetés avant le 13 juillet 2010.


Exemple de calcul du retour sur investissement
:

Monsieur Vincent P. est né le 2 novembre 1951, est marié et a eu 3 enfants (non à charge).
Actuellement salarié cadre, il perçoit un salaire annuel brut de 130.000 ? et se pose la question d'un rachat de 12 trimestres pour un départ à la retraite à taux plein, c'est-à-dire, compte tenu de la réforme, à 60 ans et 4 mois.

Les résultats sont calculés en tenant compte d'une reconduction de l'accord AGFF.

SI l'âge de retour sur investissement s'avère favorable, Monsieur Vincent P. devra encore comparer le rachat de trimestres à un placement financier avant de faire son choix.

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