L'ONU adopte des sanctions contre le colonel Kadhafi et son entourage

Le conseil de sécurité des Nations Unies impose un embargo sur les armes, une interdiction de voyager et un gel des avoirs à l'étranger de Mouammar Kadhafi et de ses proches.
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L'étau se resserre sur le régime du colonel Kadhafi. La ville de Zaouiyah, à 50 kilomètres à l'ouest de Tripoli, est passée sous contrôle des rebelles libyens. Il s'agit de la dernière grande localité avant Tripoli, sur la route menant de la frontière tunisienne à la capitale. Les grandes puissances, qui se disputaient il y a encore peu les faveurs du colonel pour lui vendre des armes ou placer leurs compagnies pétrolières, durcissent le ton.

Le conseil de sécurité des Nations Unies a pris samedi des sanctions sévères contre le dirigeant libyen et son entourage. La résolution adoptée à l'unanimité impose un embargo sur les ventes d'armes et de matériels connexes à la Libye et interdit à seize personnes, dont Mouammar Kadhafi, ses sept fils et sa fille, de sortir du pays. La résolution prévoit aussi un gel des avoirs à l'étranger de la famille. Les membres du Conseil de sécurité considèrent en effet que « les attaques systématiques » contre la population civile en Libye actuellement menées « peuvent être assimilées à des crimes contre l'humanité ». Les affrontements entre les fidèles de Kadhafi et l'opposition ont déjà fait des milliers de victimes et les combats se doublent désormais d'une crise humanitaire. Près de 100.000 personnes ont déjà fui les violences, créant les conditions d'une crise humanitaire aux frontières tunisienne et égyptienne, selon le Haut-commissariat aux réfugiés.

Appels de tony Blair

En Grande-Bretagne, l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair a téléphoné à plusieurs reprises au colonel Kadhafi pour le persuader d'arrêter les violences. En France, les banques doivent désormais signaler tout mouvement suspect autour des avoirs du dirigeant libyen, de ses proches, après en avoir fait de même avec les anciens chefs d'État égyptien Hosni Moubarak et tunisien Zine El Abidine Ben Ali. Tracfin, l'agence française de lutte contre le blanchiment, souligne que ces mesures doivent notamment porter sur « toute transaction susceptible de concerner des biens détenus ou contrôlés, directement ou indirectement par personne physique ou morale interposée, par Mouammar Kadhafi, par les membres directs de sa famille et les personnes connues pour lui être étroitement associées ». Le fils de Mouammar Kadhadi, Seif Al-Islam Kadhafi, longtemps présenté comme son successeur, a déclaré dimanche sur ABC que sa famille était « très modeste » et qu'il n'avait « pas d'argent à l'étranger ». « Cela nous fait rire quand on dit qu'on a de l'argent en Europe ou en Suisse. Allons, c'est une blague ».

Enfin, la télévision libyenne a annoncé dimanche que l'État allait débloquer 2 milliards de dinars pour subventionner les prix des produits de première nécessité et un autre milliard pour les prêts à l'habitation. Il n'est pas certain que cela suffise à faire rentrer les Libyens chez eux.

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