DSK hors jeu, les pays émergents lorgnent le FMI

L'incarcération du patron du Fonds monétaire international (FMI) lance la course à sa succession. Pour la première fois depuis 1946, son successeur pourrait être issu d'un pays émergent. Cela devrait parachever le rééquilibrage du FMI en faveur des Brics, déjà initié sous la houlette de DSK.
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La tourmente judiciaire et médiatique dans laquelle est plongé depuis dimanche Dominique Strauss-Kahn, directeur exécutif du Fonds monétaire international (FMI) et candidat socialiste potentiel à l'élection présidentielle de 2012, a encore pris de l'ampleur lundi. Arrêté dans une affaire de crime sexuel contre une femme de chambre dans un hôtel de Manhattan, Dominique Strauss-Kahn, qui nie les faits qui lui sont reprochés, selon son avocat, s'est en effet vu refuser sa libération moyennant une caution de 1 million de dollars par la juge new-yorkaise Melissa Jackson qui a ordonné une incarcération. La juge a justifié sa décision par un risque de fuite du patron du Fonds monétaire international, arrêté samedi à bord d'un avion d'Air France qui s'apprêtait à quitter l'aéroport John F. Kennedy de New York.

Au cours d'une conférence de presse, Benjamin Brafman, l'un de ses avocats, s'est dit « déçu par la décision du tribunal » de ne pas accorder la liberté sous caution à son client, mais « la bataille ne fait que commencer », a-t-il déclaré. Dominque Strauss-Kahn se serait également engagé à résider chez sa fille, qui suit des études à New York. La prochaine comparution devant la justice a été fixée au vendredi 20 mai. Il est passible de plus de 70 années de prison, selon la justice américaine.

En France, la classe politique se montre prudente. Mis à part quelques critiques - la ministre des Sports, Chantal Jouanno (UMP), a estimé lundi que « l'image de la France » est « la victime évidente » de cette situation -, le Parti socialiste a indiqué maintenir les dates de sa primaire pour désigner son candidat à la prochaine élection présidentielle, avec dépôt des candidatures du 28 juin au 13 juillet et un premier tour prévu le 9 octobre.

Du côté de l'Élysée, c'est le silence tant l'arrestation de DSK rebat les cartes pour la stratégie à suivre pour Nicolas Sarkozy, candidat non encore déclaré.

En revanche, pour le FMI, la question de la succession est ouvertement posée. « Dans cette phase, il y a de bonnes raisons pour dire que l'Europe a de bons candidats », a déclaré lundi la chancelière Angela Merkel.

 

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