La tourmente judiciaire et médiatique dans laquelle est plongé depuis dimanche Dominique Strauss-Kahn, directeur exécutif du Fonds monétaire international (FMI) et candidat socialiste potentiel à l'élection présidentielle de 2012, a encore pris de l'ampleur lundi. Arrêté dans une affaire de crime sexuel contre une femme de chambre dans un hôtel de Manhattan, Dominique Strauss-Kahn, qui nie les faits qui lui sont reprochés, selon son avocat, s'est en effet vu refuser sa libération moyennant une caution de 1 million de dollars par la juge new-yorkaise Melissa Jackson qui a ordonné une incarcération. La juge a justifié sa décision par un risque de fuite du patron du Fonds monétaire international, arrêté samedi à bord d'un avion d'Air France qui s'apprêtait à quitter l'aéroport John F. Kennedy de New York.
Au cours d'une conférence de presse, Benjamin Brafman, l'un de ses avocats, s'est dit « déçu par la décision du tribunal » de ne pas accorder la liberté sous caution à son client, mais « la bataille ne fait que commencer », a-t-il déclaré. Dominque Strauss-Kahn se serait également engagé à résider chez sa fille, qui suit des études à New York. La prochaine comparution devant la justice a été fixée au vendredi 20 mai. Il est passible de plus de 70 années de prison, selon la justice américaine.
En France, la classe politique se montre prudente. Mis à part quelques critiques - la ministre des Sports, Chantal Jouanno (UMP), a estimé lundi que « l'image de la France » est « la victime évidente » de cette situation -, le Parti socialiste a indiqué maintenir les dates de sa primaire pour désigner son candidat à la prochaine élection présidentielle, avec dépôt des candidatures du 28 juin au 13 juillet et un premier tour prévu le 9 octobre.
Du côté de l'Élysée, c'est le silence tant l'arrestation de DSK rebat les cartes pour la stratégie à suivre pour Nicolas Sarkozy, candidat non encore déclaré.
En revanche, pour le FMI, la question de la succession est ouvertement posée. « Dans cette phase, il y a de bonnes raisons pour dire que l'Europe a de bons candidats », a déclaré lundi la chancelière Angela Merkel.
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