Le Venezuela détient les plus importantes réserves du monde

Mais le coût de production de cet or noir est très élevé.
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Loin des pronostics pessimistes qui voient la fin du pétrole pour demain, le rapport annuel sur les statistiques de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) indique au contraire une hausse. Ainsi, le Venezuela comptait en 2010 les premières réserves mondiales d'or noir, avec 295,5 milliards de barils de réserves prouvées (pouvant être exploitées aux conditions techniques et économiques actuelles), dépassant l'Arabie Saoudite et ses 264,5 milliards de barils.

Pour le premier exportateur de pétrole d'Amérique du Sud, c'est 40 % de plus qu'en 2009. Cette spectaculaire augmentation est à mettre au compte de l'acceptation par l'Opep de l'intégration du pétrole non conventionnel - lourd et extra-lourd - situé dans la ceinture de l'Orénoque. « Le défi n'est pas seulement de gérer les coûts opérationnels mais davantage celui, global, permettant de convertir ces ressources en barils commercialisables », explique toutefois à Bloomberg Sadad al-Husseini, ex-vice-président de la compagnie saoudienne Aramco, chargée de l'exploration et du développement. Il estime ce coût de production au triple de celui du pétrole conventionnel.

C'est d'ailleurs là un problème pour le pays, qui a peu investi dans le développement de son industrie pétrolière. Ainsi, sa production n'a fait que reculer ces dernières années. En 1999, il extrayait 3,1 millions de barils par jour (mbj), en 2006 3 mbj et 2,9 mbj en 2010.

Le clan des faucons

Cette stagnation est à mettre en lien direct avec l'arrivée et le maintien au pouvoir de Hugo Chavez, dont la politique sociale de « révolution bolivarienne » et d'économie socialiste est financée largement par la rente pétrolière. Et cette situation politique et sociale du géant pétrolier devrait d'ailleurs devenir incertaine à l'approche d'une nouvelle échéance présidentielle en 2012 pour laquelle Hugo Chavez brigue un nouveau mandat. Or ce dernier est atteint d'un cancer qui va nécessiter un traitement lourd de séances de chimiothérapie effectuées à Cuba.

Quant à l'Opep, le clan des faucons se renforce. Outre le Venezuela, l'Iran et l'Irak enregistrent également un accroissement de leurs réserves, respectivement de 10,3 % et de 24,4 % (ce qui les porte à 151,2 et 143,1 milliards de barils). Face au camp emmené par les Saoudiens, les faucons militent pour un relèvement des prix du baril. Robert Jules

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