4 entreprises sur 10 procèdent à des négociations collectives

Le taux de négociation collective peut varier de 23% dans les entreprises de moins de 20 salariés à 98% dans celles de plus de 1.000 salariés d'après la dernière enquête du ministère du Travail.
Grégoire Normand
Le manque de candidats pour se présenter à des élections professionnelles est l'une des causes d'absences de négociations collectives au sein des entreprises.
Le manque de candidats pour se présenter à des élections professionnelles est l'une des causes d'absences de négociations collectives au sein des entreprises. (Crédits : Reuters/Charles Platiau)

Selon la dernière étude du ministère du Travail publiée ce lundi 25 février, presque la totalité des entreprises ayant plus de 1.000 salariés déclarent avoir procédé à des négociations collectives entre 2014 et 2016. A l'opposé, seulement 30% des entreprises de moins de 50 salariés ont eu recours à cette pratique sur la même période. Et ce chiffre décroît avec la taille de l'entreprise.

De tels contrastes peuvent s'expliquer entre autres par des obligations légales liées aux seuils d'entreprises et la présence de représentant du personnel. Une bonne majorité des sociétés de moins de 20 salariés (55%) affirment ne pas avoir d'instance de représentation du personnel par exemple. Au total, 40% des entreprises enquêtées affirment avoir procédé à des négociations quels que soient la taille et le secteur.

Les négociations collectives très présentes dans les banques

Dans le détail, la négociation collective est très pratiquée dans le secteur de la banque et des assurances. Ainsi, selon l'enquête menée par le services de statistiques du ministère du Travail, 70% des établissements interrogés dans ce secteur ont déclaré l'ouverture de négociation.

Les activités immobilières (52%) ou les entreprises du secteur de l'information communication (53%) sont également concernées en majorité par ce type de pratique. A l'opposé, les sociétés du secteur de la construction (22%) ou du commerce (22%) sont beaucoup moins concernées par ce phénomène alors que ce dernier secteur représente 19% de l'ensemble des entreprises sur le sol tricolore.

Absence de candidatures

L'un des facteurs qui peut contribuer à expliquer l'absence d'ouverture de négociations collectives est le manque de candidats pour se présenter à des élections professionnelles. "La carence de candidatures est le premier motif de cette absence d'instance représentative du personnel évoqué par la direction" expliquent les auteurs de l'enquête intitulée "La négociation collective d'entreprise entre 2014 et 2016 : quelles caractéristiques, quelles pratiques ?". Résultat, un tiers des entreprises n'aurait aucun délégué syndical, ni représentant du personnel. "Dans 95 % des cas, ce sont des établissements de moins de 50 salariés et dans 73 % des cas des entreprises mono-établissement."

Le salaire, premier sujet de négociation

Les résultats de l'étude indiquent que le thème du salaire reste le premier sujet de négociation dans l'entreprise peu importe la présence d'un délégué syndical. Dans le cadre de négociations collectives, 82% des entreprises interrogées signalent qu'elles ont abordé la question des salaires, des primes ou des indemnisations. Ce taux atteint 88% avec la présence d'un délégué syndical et chute à 58% en l'absence de délégué.

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Le second sujet le plus abordé concerne l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. 68% des sociétés questionnées indiquent qu'elles ont abordé ce thème dans le cadre d'une négociation. Viennent ensuite les conditions de travail (65%) comme la sécurité, les risques psychosociaux, la pénibilité ou la santé. A l'opposé, le sujet de la qualification, des classifications et des carrières (37%) ainsi  que celui des changements technologiques ou organisationnels (37%) font partie des sujets les moins abordés.

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Grégoire Normand
Commentaires 2
à écrit le 26/02/2019 à 18:30
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6 entreprises sur 10 ne pratiquent donc pas la négociation collective et laissent les choses se faire dans un système plus féodal qu'autogestionnaire. Et ils s'étonnent d'avoir des difficultés à embaucher et garder leur personnel qualifié?

à écrit le 26/02/2019 à 12:43
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Donc plus les conditions de travail sont difficiles comme dans le commerce et moins il y a de négociations salariales, que veux-tu on rapine sur tous les tableaux, les producteurs les salariés, le pire c'est que le client s'il n'est pas très attentif...

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