Après un mois de grève, Philippe mobilise ses troupes avant une semaine décisive

Par Grégoire Normand  |   |  641  mots
(Crédits : Reuters)
Lors d'une réunion avec les différents ministres en première ligne sur la réforme des retraites, le Premier ministre a expliqué qu'il voulait "aboutir aussi vite que possible à un compromis avec les partenaires sociaux sur le futur système universel de retraites".

Le gouvernement s'apprête à reprendre l'offensive. Lors d'une rencontre organisée à Matignon ce vendredi matin, Edouard Philippe a réuni une bonne partie de ses troupes avant une semaine qui s'annonce décisive. En présence d'Agnès Buzyn, Muriel Pénicaud, Elisabeth Borne, Jean-Baptiste Djebbari et Laurent Pietraszewski, le Premier ministre a montré sa volonté d'accélérer les discussions tandis que la grève dans les transports joue les prolongations. Alors que le départ du haut commissaire Jean-Paul Delevoye et les polémiques sur le gestionnaire d'actifs Blackrock ne cessent d'alimenter la contestation, le gouvernement pourrait à nouveau se retrouver en difficulté si les débrayages s'amplifient. L'intersyndicale a appelé à de nouvelles manifestations le 9 janvier prochain sur tout le territoire et plusieurs organisations ont affiché leur détermination à poursuivre et intensifier le mouvement.

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Une semaine de réunions avec les syndicats

Lors de cette réunion qui n'était pas inscrite à l'agenda officiel, Edouard Philippe a abordé "le nouveau cycle de discussions qui va s'ouvrir la semaine prochaine avec les organisations syndicales". Il a en outre exprimé "son souhait d'aboutir aussi vite que possible à un compromis avec les partenaires sociaux sur le futur système universel de retraite" d'après les services du Premier ministre interrogés par La Tribune.

Mardi matin, le chef du gouvernement doit introduire la réunion de rentrée qui doit se tenir au ministère du Travail en présence de Muriel Pénicaud, Agnès Buzyn, Laurent Pietraszewski,  et Olivier Dussopt. Il a également rappelé que  l'exécutif "a mis avant les fêtes un bon compromis sur la table, qui ne revient pas sur le principe de la suppression des régimes spéciaux mais qui assure un rythme de transition sans brutalité pour les personnels concernés".

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Des transports perturbés la semaine prochaine

Au cours de cette rencontre, la ministre Elisabeth Borne et le secrétaire d'Etat en charge des transports Jean-Baptiste Djebarri ont fait un point sur la circulation des trains et des métros à Paris. "S'il est en amélioration par rapport à décembre, le trafic demeurera perturbé la semaine prochaine du fait de la mobilisation persistante d'une partie des conducteurs et des aiguilleurs" explique le cabinet du locataire de Matigon.

L'exécutif veut occuper le terrain

Ce vendredi matin, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher sont allés à la rencontre des commerçant et des artisans de la rue Montorgueil dans le deuxième arrondissement de Paris. L'objectif affiché était de faire "un point d'étape sur l'impact économique des grèves". Bruno Le Maire a estimé d'après des propos rapportés par l'AFP vendredi qu'il fallait "passer à autre chose" en trouvant rapidement "un compromis" sur la réforme des retraites afin de limiter les impacts de la grève, notamment sur les artisans et commerçants en Ile-de-France.

Après cette réunion, plus d'une vingtaine de représentants d'organisations et fédérations professionnelles ont été invitées au ministère de l'Economie. A cette occasion, l'exécutif a pu rappeler qu'il avait mis en place début décembre un certain nombre de dispositifs déjà utilisés lors de la mobilisation des "gilets jaunes". Il s'agit par exemple  des dispositifs de reports de charges sociales et fiscales ou encore "de réactiver des mesures d'étalement fiscales et sociales et de chômage partiel en ciblant dans un premier temps l'Ile-de-France et le secteur du tourisme, particulièrement impactés ces derniers jours" explique Bercy.

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