Arrêter UberPop ? "La violence ne doit jamais dicter un comportement" (Thibaud Simphal, Uber)

Par Mounia Van de Casteele  |   |  643  mots
Les taxis "peuvent manifester, ils peuvent s'en référer au juge, ils peuvent faire des recours contre nous - ce qu'ils ne se privent pas de faire. Mais en aucun cas la violence ne doit dicter les comportements, dans une démocratie, dans un Etat de droit", a estimé Thibaud Simphal sur iTélé mercredi 24 juin.
Le DG France d'Uber a rappelé sur iTélé que les violences à l'encontre des VTC existaient déjà avant le lancement du décrié service low-cost d'Uber, le fameux UberPop.

"La violence n'est pas une manière légitime d'exprimer son désaccord dans un Etat de droit, il y a la justice", a rappelé Thibaud Simphal, DG d'Uber France sur le plateau d'iTélé mercredi 24 juin (cf vidéo ci-dessous).

Et d'insister:

"Je pense que la violence ne doit jamais dicter un comportement. Parce que des gens agressent d'autres gens, on va décider d'arrêter quelque chose dans ce pays ? Non, la violence est inadmissible, point final."

Ce juriste de formation a en outre évoqué le fait que les agressions à l'encontre des voitures de transport avec chauffeur (VTC) sont loin d'être nouvelles :

"Elles ont démarré bien avant le lancement d'UberPop partout en France".

Uber n'est pas contre les taxis, au contraire

Les taxis "peuvent manifester, ils peuvent s'en référer au juge, ils peuvent faire des recours contre nous - ce qu'ils ne se privent pas de faire. Mais, en aucun cas, la violence ne doit dicter les comportements, dans une démocratie, dans un Etat de droit".

Par ailleurs, Thibaud Simphal mentionne l'ouverture des services d'Uber aux taxis, stoppée en plein élan par les grandes centrales de réservation:

"Nous avions lancé un produit qui s'appelait UberTaxis, il y a deux ans, mais nous n'avons pas réussi à le faire grandir parce que les plateformes de taxis disaient à leurs chauffeurs de ne pas venir", sous peine de se voir supprimer l'accès à leur terminal ou à leur licence.

Thibaud Simphal poursuit:

"On n'est pas dans l'illégalité. Il y a un texte ; l'interprétation du ministère de l'Intérieur et des forces de l'ordre est de dire que c'est illégal. Il y a quatre tribunaux indépendants qui se sont prononcés, les uns après les autres, refusant l'interdiction, disant qu'il n'y avait pas de trouble manifestement illicite et hier (mardi 23 juin) a été transmise par la Cour de cassation - la Cour suprême de notre pays - au Conseil constitutionnel, une question pour savoir si la loi Thévenoud elle-même n'est pas illégale".

Sur ce point, les Sages trancheront fin septembre.

En attendant, "nous devons continuer à offrir ce service - c'est possible, on est dans notre droit, on respecte le droit et on respectera toujours le droit".

De leur côté, les taxis estiment que "la violence d'Uber est plus forte que celle des poings (sic)". C'est en tout cas ce qu'a déclaré sur Europe 1 ce mercredi Karim Asnoun, secrétaire général de la CGT Taxis, syndicat qui a lancé un appel à la grève nationale demain jeudi.

Bruxelles veut faire vite

Quoi qu'il en soit, face à la montée des violences et des dérapagesBruxelles a décidé de mettre en place une réglementation "dès cette année". Selon le jeune directeur d'Uber France :

"La Commission peut décider de créer un cadre pour 28 pays. Je pense qu'elle aura l'intelligence - je la connais bien, j'y ai travaillé - d'écouter toutes les parties prenantes, tous les acteurs du secteur, pour voir quelles sont les solutions pragmatiques pour répondre à un besoin qui est énorme en matière de mobilité, alors que les gens abandonnent leur voiture individuelle, veulent pouvoir se déplacer librement avec leur smartphone".

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>>> Thibaud Simphal, directeur général d'Uber France, était l'invité du Club Entreprise La Tribune-Chambre de commerce de Paris Île-de-France vendredi 13 février. Retrouvez la vidéo intégrale de l'événement sur latribune.fr, rubrique Live Media.

Flash interview de Thibaud Simphal / Propos recueillis par Laurent Lequien