Baisse timide du nombre de demandeurs d'emploi au second trimestre

Par Grégoire Normand  |   |  638  mots
Cette baisse est plus faible que lors des deux trimestres précédents (-0,7% au premier et -1,1% au dernier trimestre 2018). Sur un an, le recul est de 1,9%.
Le nombre de demandeurs d'emploi n'exerçant aucune activité a diminué de 0,4% en France métropolitaine au deuxième trimestre, le recul sur un an atteignant 1,9%, selon les données publiées jeudi par le ministère du Travail et Pôle emploi. Le rythme de la baisse du nombre d'inscrits a marqué le pas par rapport aux deux trimestres précédents.

Les bons signes se multiplient sur le front du marché du travail. Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A, c'est à dire sans activité, a diminué de de 0,4% entre les mois d'avril et juin et de 1,9% sur un an selon les derniers chiffres publiés par Pôle emploi et le service de statistiques du ministère du Travail ce jeudi 25 juillet. A la fin du second trimestre, les personnes en catégorie A étaient 3,37 millions contre 3,391 au trimestre précédent. En 2018, à la fin du deuxième trimestre, elles étaient 3,443 millions à l'échelle de la France métropolitaine. Cette baisse est plus faible que lors des deux trimestres précédents (-0,7% au premier et -1,1% au dernier trimestre 2018).

Le ralentissement de la croissance économique en France et les incertitudes relatives à la conjoncture mondiale ont pu contribuer à freiner les embauches dans certains secteurs. Les derniers chiffres du climat des affaires de l'Insee et les indicateurs du cabinet Markit témoignent de tensions sur l'appareil industriel français notamment. Et si la croissance du PIB devrait atteindre 1,3% cette année selon la plupart des prévisionnistes, les grandes économies de la zone euro souffrent grandement. L'Italie devrait frôler la récession cette année avec 0,1% de croissance attendu par le FMI et l'Allemagne devrait tourner au ralenti avec un PIB à 0,7%.

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Décrue pour les 25-49 ans et les seniors

Les chiffres sont plutôt favorables pour la catégorie des 25-49 ans (-0,6%), notamment les femmes (-0,9%), et les personnes âgées de plus de 50 ans (-0,4%). En revanche, la situation est plus critique pour les jeunes (+0,2%), surtout les hommes (0,9%). Sur un an, les statistiques sont plus positives pour les - de 25 ans (-1,4%).

Au niveau des catégories, les personnes inscrites à l'opérateur public, tenues de rechercher un emploi et pouvant exercer une activité ou non (A,B,C) sont également en baisse (-0,4%). Elles sont passées de 5,6 millions à 5,57 millions entre les deux premiers trimestres de 2019. Malgré ces indicateurs au vert, le nombre de personnes enregistrées à Pôle emploi reste massif. Sur l'ensemble des catégories, elles sont encore 6,55 millions fin juin contre 6,56 millions à la fin du mois de mars.

Une baisse du taux de chômage à attendre pour 2019

Les économistes de l'Insee anticipent une baisse du taux de chômage. Dans leur dernière note de conjoncture datée du 20 juin, ils expliquent que les créations d'emplois permettraient la poursuite du recul du taux de chômage. Lors d'un récent point presse, le responsable du département de la conjoncture, Julien Pouget, avait déclaré que "cette croissance française serait suffisante pour accentuer le dynamismes des créations avec plus de 240.000 créations nettes sur l'année après 182.000 l'an dernier. La population active tend à ralentir. Le taux de chômage continuerait de baisser pour s'établir à 8,3% en fin d'année 2019".

Un durcissement des conditions d'accès aux indemnités

La publication de ces chiffres favorables intervient alors que le gouvernement s'apprête à publier le décret pour l'application de la réforme de l'assurance-chômage cet été. Le gouvernement d'Edouard Philippe a décidé de durcir les conditions d'accès aux indemnités en allongeant la durée de cotisations nécessaire et une dégressivité des indemnités versées pour les plus hauts salaires. À partir du premier novembre prochain, il faudra avoir travaillé l'équivalent de six mois durant les 24 mois avant la fin de son contrat pour bénéficier des allocations chômage, et non plus quatre mois pendant 28 mois. Ces mesures pourraient avoir des conséquences sur le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi.

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