
Les cassandre qui pensaient que le ralentissement de l'activité allait provoquer une hausse du chômage en seront pour leurs frais. Au moins pour les trois derniers mois, entre juillet et septembre, le taux de chômage en catégorie A - sans aucune activité - n'a pas augmenté. Il est resté parfaitement stable, avec 3,16 millions de personnes inscrites à Pôle emploi. Ni hausse. Ni baisse, donc. Mais, après 6 trimestres consécutifs de baisse constante, la décrue s'arrête et semble atteindre un plateau. Sur l'année, la chute du taux de chômage est toutefois très significative : 11% d'inscrits en moins, soit 390.000 personnes.
Si l'on regarde les autres catégories, il en est de même. Le nombre de demandeurs d'emplois, dans la catégorie B, c'est-à-dire les personnes inscrites à Pôle emploi qui ont exercé une activité réduite de 78 heures dans le mois maximum, a nettement progressé : plus de 40.000 personnes. Mais dans le même temps, la catégorie C - pour des inscrits qui eux, ont travaillé plus de 78 heures dans le mois ont chuté de presque autant : - 39.700... Comme si ces deux catégories, souvent traitées ensemble, s'annulaient, statistiquement parlant.
Marqué par une forte activité touristique et une production industrielle maintenue, l'été a permis de conserver les emplois. Autre signe positif : les entrées à Pôle emploi diminuent légèrement, notamment pour les jeunes actifs qui entrent sur le marché du travail mais aussi pour les licenciements. Signe que les tensions en matière de pénurie de main-d'œuvre incitent les employeurs à garder leurs salariés, alors même que le carnet de commandes tend à moins se remplir.
Incertitudes à venir
L'emploi résiste donc, malgré les nuages qui s'amoncellent sur le pays : inflation, prix de l'énergie, ralentissement de la consommation, inquiétude marquée des chefs d'entreprise. Pour rappel, l'Insee anticipe un ralentissement de l'emploi dans les mois à venir, tout comme l'OFCE qui table sur un recul de l'emploi pour plus de 50 000 personnes en début d'année. Selon les Urssaf en revanche, les intentions d'embauche restent positives, à 2,2%.
Réforme de l'assurance chômage en cours
Dans ce contexte, le gouvernement compte bien faire passer sa réforme de l'assurance chômage. Cette promesse de campagne d'Emmanuel Macron prend forme, sans beaucoup de résistance. Sur ce sujet, l'exécutif peut d'ailleurs compter sur les parlementaires.
Ainsi, les sénateurs ont voté haut la main, dans la nuit de mardi à mercredi 26 octobre, le texte qui vise à moduler les indemnités en fonction de la situation économique. La chambre haute du Parlement est même allée plus loin que le gouvernement, adoptant la privation des allocations chômage à ceux qui refusent de convertir leur CDD ou leur mission d'intérim en CDI à trois reprises sur un an. Et ce alors même que le gouvernement était contre.
Bien qu'unanimement opposés à cette réforme de l'assurance chômage, les syndicats ne parviennent pas à mobiliser les Français sur cette question. Les ménages sont bien plus préoccupés par les questions de pouvoir d'achat. Le gouvernement vise toujours l'objectif d'atteindre le plein emploi, c'est-à-dire un taux à 5 % de chômage à la fin du quinquennat.
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