Contrôle des chômeurs : haro sur la nouvelle échelle de sanctions de Pôle emploi

À la suite d'un décret paru fin décembre, Pôle emploi a désormais le pouvoir de supprimer le versement de l'allocation chômage en cas de refus successifs d'offres "raisonnables" d'emploi. La réforme, défendue comme "plus cohérente" par le gouvernement, reste très contestée par les comités de chômeurs qui multiplient les occupations de plateformes de contrôle.

Depuis le 1er janvier 2019, Pôle emploi a mis en place une nouvelle échelle de sanctions pour les demandeurs d'emploi manquant à leurs obligations. La sanction la plus fréquente est la radiation temporaire : le demandeur ne perd pas son droit à allocation mais il est différé à sa réinscription sur les listes. Dorénavant, Pôle emploi peut accompagner, dans certains cas, cette radiation d'une suppression de l'allocation, une compétence auparavant du ressort des préfets, qui l'appliquaient peu.

Des sanctions durcies

En dépit du renforcement du contrôle des chômeurs ces dernières années, le taux de radiation des listes est stable, voire en légère baisse, à 0,9% en 2017, soit 49.000 par mois. Le principal motif de radiation (71% des cas) est l'absence à une convocation. Au premier manquement, elle est désormais passible d'un mois de radiation au lieu de deux auparavant.

A l'inverse, les sanctions sont durcies pour l'insuffisance de recherche d'emploi (5% des cas), passées de 15 jours de radiation à un mois de radiation et un mois de suppression d'allocation. Même sanction pour les demandeurs qui ne vont pas à leur formation (22% des radiations).

« Il est normal que l'absence de recherche d'emploi soit davantage sanctionnée qu'un rendez-vous manqué », plaide le directeur de Pôle emploi, Jean Bassères.

La nouvelle "offre raisonnable d'emploi"

Objet de controverses, le refus de "deux offres raisonnables d'emploi" n'a été sanctionné que 149 fois en 2017 (0,03% des radiations).

Alors que ses critères étaient définis dans le Code du travail (nature de l'emploi, zone géographique, salaire attendu) et évoluaient en fonction de la durée du chômage, ils sont désormais établis par le demandeur avec son conseiller. Si le gouvernement estime que cela permettra de mieux tenir compte de la situation personnelle du demandeur, les associations de chômeurs craignent que celui-ci ne doive accepter des conditions plus dures qu'auparavant.

Le demandeur ne pourra cependant être tenu d'accepter un salaire "inférieur au salaire normalement pratiqué dans la région et pour la profession concernée" et un emploi non compatible avec ses qualifications.

Les comités de chômeurs multiplient les occupations

Depuis la parution de cette nouvelle échelle de sanctions, les comités de chômeurs (CGT Privés d'emploi et précaires, AC !, Apeis, MNCP) soutenus par certains syndicats de Pôle emploi (CGT, SUD et SNU) multiplient les occupations de plateformes de contrôle de recherche d'emploi (CRE) à Rennes, Paris, Andrézieux, Toulouse...

Pour Tennessee Garcia, de la CGT Privés d'emploi et précaires, le gouvernement a renforcé « le harcèlement administratif » des chômeurs et créé « une double peine », illégale selon lui, en donnant à Pôle emploi le pouvoir d'infliger radiation et suppression d'allocation.

A Nancy, la directrice du CRE pour le Grand Est, Laurence Lefèvre-Corcy, affirme n'avoir en rien modifié ses pratiques depuis le début de l'année.

« Nous avons des comités de liaison avec les associations de chômeurs qui peuvent venir voir comment on travaille », dit-elle, attribuant ces actions « au contexte social national ».

Commentaires 15
à écrit le 08/03/2019 à 20:26
Signaler
Qui controle Pole Emploi ? Qui controle la réalité de l'actvité des agents de PE ? Qui controle la qualité des réponses des agents de PE ?

à écrit le 05/03/2019 à 20:57
Signaler
Il est temps qu on se penche sérieusement sur le chômage. En Mayenne les patrons ds ts domaine ne trouvent personne. On soutient les chômeurs. Les gens au RSA. On peut les mettre au boulot. Certains travaillent six mois. Et arrête d eux même s pour t...

le 06/03/2019 à 11:39
Signaler
j'ai une amie au RSA depuis 15 ans. pas la moindre journée de travail et pourtant elle est toujours inscrite au pole-emploi.... a qui la faute ? Perso, je suis diabétique depuis l'age de 12 ans, en ASS depuis 3 ans (480€/mois). les diabétiques doit m...

le 06/03/2019 à 13:05
Signaler
Pourquoi mettre tout le monde dans le même sac ? Certes il y en a qui agisse de cette façon, mais c est une minorité. Les entreprises proposent des offres via pôle emploi mais lorsqu'elles sont proposées sur le site elles ne correspondent plus du to...

le 08/03/2019 à 7:46
Signaler
@ faignant_comme_dit_lautre le 06/03/2019 à 11:39 C'est soit du troisième degré soit vous mentez. Comment payez-vous votre pc, votre connexion internet avec vos revenus ? Cordialement

le 09/03/2019 à 20:23
Signaler
@Bernardino C'est la vérité du premier degré et il ne ment pas le moindre Il peut très bien se rendre dans une médiathèque ou bibliothèque municipale ou la connexion au net est gratuite avec la mise à disposition gratuite d'un PC. Il peut aussi...

le 12/03/2019 à 19:33
Signaler
@Sergent Garcia le 09/03/2019 à 20:23 Ah bon ? ce monsieur (faignant_comme_dit_lautre). Pourquoi cet internaute se connecte t-il sur le site de La Tribune ? En a t-il les moyens ? Pour votre information, rien n'est gratuit ? Je comprends que votr...

à écrit le 05/03/2019 à 20:08
Signaler
Pour quoi ne pas contrôlé les personnes qui touche du rsa une personne au chômage ces une personne qui a travaillé celle au rsa Nanou jamais ou nira jamais travaillé

à écrit le 05/03/2019 à 16:11
Signaler
Oui toujours plus facile de taper sur les faibles pendant que les riche sans foute plein les fouilles . Et pas de croissance ni de pouvoir d'achats le chômage continuera d'augmenter en plus vient s'ajouter le prix des carburant qui augmente sans cess...

à écrit le 05/03/2019 à 15:03
Signaler
Plus facile de taper sur les plus faible et de réformer sur les sans défenses. Lorsque que l'on voit Jupiter Macron et son gouvernement reculaient sur les 42 retraites spécifiques de la fonction publique alors qu'il prônait une réforme totale, la pat...

à écrit le 05/03/2019 à 11:13
Signaler
Au lieu de chercher à lutter contre le chômage nos LREM, serviteurs affirmés des classes dirigeantes cherchent à éradiquer les chômeur et donc la force productive par définition. Comment voulez vous que notre économie tourne rond dirigée par des ...

le 05/03/2019 à 12:54
Signaler
Si les compétences suffisaient à garder son emploi, alors notre productivité ne baisserais pas. Comme le marché du travail est dominé par le dumping du moins-disant , notre productivité ne peut que chuter. L'état reprend une vielle recette : si nous ...

le 05/03/2019 à 13:50
Signaler
Il y a de grands profiteurs et des petits profiteurs du système, qui cherchent à passer inaperçus en faisant profil bas ; pourquoi ceux qui travaillent devraient ils être complices de ces derniers ?

le 05/03/2019 à 13:55
Signaler
+1 Laisser penser que le chômeur n'a pas d'emploi du fait de son manque de réactivité dédouane le gouvernement de toute action pour relancer l'emploi.

le 08/03/2019 à 20:12
Signaler
Autrement dit:" Mettre le poussière sous le tapis"

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.