
Alors que le virus continue de circuler activement en France, avec autour de 16.000 contaminations par jour, le gouvernement a décidé d'étendre le couvre-feu à 18 heures et pour "au mois 15 jours" sur l'ensemble du territoire métropolitain.
"Sauf les exceptions liées aux missions de service public, tous les lieux, commerces ou services recevant du public seront fermés à 18 heures", a précisé le chef du gouvernement. "Chacun devra être chez soi et il ne sera pas possible de sortir pour des motifs personnels", a fait valoir Jean Castex lors d'une conférence de presse ce jeudi 14 janvier au Ministère de la Santé. Pour cette dernière, alors que planait le spectre du reconfinement, il était entouré des ministres de l'Économie, du Travail, de la Santé, de la Culture, de l'Education, et de l'Enseignement supérieur.
Déjà instauré dans 25 départements, le dispositif a, selon le gouvernement, fait ses preuves. "Dans les 15 premiers départements où le couvre-feu avait été mis en place, la hausse du nombre de nouveaux cas est deux à trois fois plus faible que dans les autres départements", a affirmé le Premier ministre.
Situation "maîtrisée mais fragile"
La situation est maîtrisée, mais reste très fragile, a-t-il détaillé. Le virus circule encore en effet activement sur le territoire et "l'émergence de nouvelles souches plus contagieuses" inquiète les autorités sanitaires.
Aucun département ne présente un taux d'incidence inférieur à 50 pour 100.000 habitants, correspondant au seuil d'alerte, a notamment fait valoir le Premier ministre.
"Les premières données dont nous disposons montrent que nous avons pu passer les fêtes de fin d'année sans flambée épidémique", s'est-il toutefois félicité, en relevant que la France restait "sur un plateau élevé".
Et, en cas d'une "dégradation épidémique forte" dans les prochains jours, le Premier ministre a prévenu qu'un nouveau confinement serait appliqué "sans délai".
Aides renforcées, remboursement du PGE différé, aide aux viticulteurs
Sur le front de l'économie, Bruno Le Maire a mentionné des changements majeurs sur le fonds de solidarité :
- Les produits de la vente à emporter et les livraisons à domicile ne seront pas intégrés dans le chiffre d'affaires. Ces ventes seront ainsi non déductibles du fonds de solidarité (pour les ventes effectuées depuis décembre 2020).
- Pour les entreprises du secteur S1 bis (commerces de détail, tourisme...), qui perdent plus de 70% de leur chiffre d'affaires, le gouvernement propose une aide pouvant aller jusqu'à 20% du chiffre d'affaires dans la limite de 200.000 euros.
- Les coûts fixes des entreprises fermées administrativement, ou des entreprises appartenant au secteur S1 et S1 bis, qui ont un chiffre d'affaires supérieur à 1 million d'euros par mois, seront pris en charge jusqu'à 70%. Cette aide exceptionnelle s'ajoutera à l'aide du fonds de solidarité.
De plus, les exonérations et les aides au paiement des cotisations mises en place en décembre seront maintenues en janvier 2021. Toutes les entreprises du secteur S1 et S1 bis qui sont fermées administrativement ou qui subissent une baisse d'au moins 50% de leur chiffre d'affaires continueront donc d'en bénéficier. Bruno Le Maire propose également de différer l'amortissement comptable de biens non utilisés ou peu utilisés en 2020 comme les fours des restaurateurs ou les équipements des discothèques, afin de préserver les fonds propres des entreprises.
D'autre part, "les banques examineront favorablement les moratoires ou les reports d'échéances nécessaires pour les entreprises subissant toujours des restrictions d'activité", selon le ministre de l'Economie.
Enfin, le gouvernement veut permettre à toutes les entreprises de différer d'un an supplémentaire le remboursement du PGE.
En parallèle du contexte Covid, le gouvernement a également annoncé un effort particulier pour les viticulteurs, sur les vins tranquilles et le cognac, touchés par les sanctions américaines liées au conflit Airbus-Boeing.
Contrôle renforcé aux frontières
Parmi les nouvelles mesures annoncées, tous les voyageurs souhaitant venir en France en provenance d'un pays extérieur à l'Union européenne (UE) devront dorénavant présenter un test négatif au Covid-19 avant de partir.
Ces personnes devront également "s'engager sur l'honneur à s'isoler pendant sept jours une fois arrivées en France, puis à refaire un deuxième test PCR à l'issue", a ajouté Jean Castex.
Des mesures de restrictions d'urgence vont par ailleurs être mises en place en Guyane ainsi qu'à Mayotte et à la Réunion pour les protéger des variants qui circulent dans ces régions. En Guyane, "le contrôle des frontières sera renforcé et des tests négatifs seront exigés" pour rejoindre les Antilles et la métropole. De la même manière, des "tests négatifs seront exigés pour les vols en provenance de Mayotte ou de la Réunion".
Pas de fermeture d'écoles
Toutefois, les établissements scolaires resteront ouverts. "C'est un objectif fondamental", selon le Premier ministre. Néanmoins, le ministre de l'Education a indiqué un renforcement et/ ou maintien des dispositifs, notamment : la suspension des activités sportives et extra-sportives pratiquées en intérieur, le maintien du fonctionnement "hybride" - une partie en présentiel et une partie à distance - au-delà du 20 janvier, pour les lycée. Enfin, le gouvernement veut accentuer le déploiement des tests antigéniques en milieu scolaire.
(Avec AFP)
Sujets les + commentés