Dette : Moody's maintient la note Aa2 de la France et la perspective sur sa dette

Par Paul Marion  |   |  446  mots
Le projet de Budget 2024 prévoit au moins 16 milliards d'euros d'économies résultant pour leur plus grande part de la fin de mesures exceptionnelles, comme le bouclier tarifaire pour l'électricité. (Crédits : Brendan McDermid)
Six mois après la rétrogradation de sa note par Fitch, la France conserve sa note Aa2 avec perspective stable sur la dette auprès de l'agence de notation Moody's.

Le verdict était très attendu. Il est identique qu'auparavant pour la France. L'agence de notation Moody's a décidé de maintenir la note Aa2 avec perspective stable sur la dette de l'Etat français. Moody's est la première agence à se pencher de nouveau cette année sur la note française, avant Fitch le 27 octobre et Standard & Poor's (S&P) le 1er décembre.

Bonne nouvelle après le premier coup de semonce de Fitch

Le fait que la France ait échappé à une nouvelle rétrogradation de sa note apparaît comme une bonne nouvelle. S'il a entraîné peu de conséquences sur les marchés, l'abaissement de la note financière de la France par Fitch à « AA -»  avec une perspective « stable » en avril dernier avait été perçu comme un signal négatif après plusieurs années de hausse de l'endettement public et la remontée des taux directeurs.

Fitch avait de son côté pointé « des déficits budgétaires importants et des progrès modestes » concernant leur réduction, après trois ans d'abondantes dépenses publiques destinées à amortir le choc du Covid et de l'inflation, et les tensions sociales autour de la réforme des retraites. L'agence s'en était également prise à la méthode employée par le gouvernement pour faire passer la réforme contestée des retraites.

16 milliards d'euros d'économies, en théorie

Quelques semaines plus tard, la France avait également échappé de peu à une révision à la baisse de la note « AA » attribuée par S&P, considérée comme la plus influente des trois. Mais S&P n'avait pas non plus touché à la perspective « négative », ce qui signifie qu'un abaissement de la note est possible à l'avenir. S&P avait en effet relevé des « risques » relatifs à l'exécution des objectifs budgétaires, comme « l'absence de majorité absolue » au Parlement.

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Alors que la dette a dépassé les 3.000 milliards d'euros et que le déficit est largement hors des clous européens, le projet de Budget 2024 prévoit au moins 16 milliards d'euros d'économies résultant pour leur plus grande part de la fin de mesures exceptionnelles, comme le bouclier tarifaire pour l'électricité.

Mais certaines projections économiques sont jugées optimistes par certains économistes et organisations. Le ministère mise sur une croissance économique de 1% cette année, puis de 1,4% en 2024. Il prévoit de ramener le déficit public de 4,9% du PIB en 2023 à 4,4% en 2024, puis à 2,7% en 2027. L'endettement resterait stable à 109,7% du PIB en 2024, pour atteindre 108,1% en fin de quinquennat.

(avec AFP)