Hausse ralentie des effectifs de la fonction publique

En 2014, 40.200 personnes supplémentaires en un an étaient employées dans la fonction publique. Une hausse qui s'explique pour les deux tiers par la progression du nombre des contrats aidés. Dans la fonction publique d'Etat, les effectifs sont stables (2,4 millions de personnes)
Jean-Christophe Chanut
Dans la fonction publique hospitalière, l'emploi ralentit en 2014 : +0,9 % y compris contrats aidés (1,18 million de personnes), après +1,7 % en 2013

Au 31 décembre 2014, 5,64 millions de personnes travaillaient dans la fonction publique en France, soit 40.200 de plus qu'en 2013, en hausse de 0,7 % sur un an, selon des données publiées ce  mardi 15 décembre par l'Insee. En 2013, la progression était de plus du double  (1,5%). Hors contrats aidés (contrat de travail dérogatoire au droit commun pour lequel l'employeur bénéficie d'aides), les effectifs s'élevaient à 5,43 millions de personnes. Mais attention, en 2014, la hausse s'explique aux deux tiers par celle du nombre de contrats aidés (+14,2 % après +36 % en 2013), un instrument de la politique de l'emploi, drastiquement et classiquement employé en période de fort chômage. Hors contrats aidés, les effectifs progressent de 0,3 %, après + 0,7% en 2013.

Stabilité des effectifs dans la fonction publique d'Etat

Dans la fonction publique de l'État, les effectifs sont stables (2,4 millions de personnes), après une hausse de 1% en 2013. Hors contrats aidés (2,3 millions de personnes), l'emploi recule même (-0,4 %). Il continue de baisser dans certains ministères : avec -14.400 agents (-0,7 %), dont deux tiers au ministère de la Défense et un tiers au ministère de l'Écologie qui a transféré une partie de ses effectifs vers un nouvel établissement public (Cerema).

Dans la fonction publique territoriale, les effectifs continuent d'augmenter: de 1,5 % avec les contrats aidés (à 1,9 million de personnes) et de 0,8 % hors contrats aidés (à 1,8 million de personnes), à un rythme cependant un peu moins soutenu qu'en 2013 (respectivement +2 % et +0,9%). La hausse est de nouveau plus marquée dans le secteur communal que dans les organismes régionaux et départementaux.

82% des collectivités territoriales ne recruteront plus en 2016 en raison de la baisse des dotations

A cet égard, 82% des collectivités territoriales et établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) n'envisagent pas de recruter en 2016 et 63% d'entre eux sont engagés dans une démarche de mutualisation de leurs moyens, selon une enquête du CSA publiée mardi 15 décembre pour le compte d'un certain nombre d'associations d'élus locaux, dont l'Association des maires de France (AMF). 74% des employeurs interrogés estiment ainsi que la baisse des dotations (-11 milliards d'euros de 2015 à 2017) va toucher la politique RH de leur collectivité. Pour 87% d'entre eux, cette baisse aura un impact sur le recrutement et, dans une moindre mesure sur la gestion des contrats (65%), la rémunération (44%) et l'avancement (43%).

Dans la fonction publique hospitalière, l'emploi ralentit en 2014 : +0,9 % y compris contrats aidés (1,18 million de personnes), après +1,7 % en 2013, et +0,7% hors contrats aidés (1,16 million de personnes), après +1,4 % en 2013. Il augmente nettement plus dans les établissements médico-sociaux que dans les hôpitaux.

En hausse continue depuis les années 1980, les effectifs de la fonction publique, soit environ 20% de l'emploi total en France, s'étaient stabilisés pour la première fois en 2008. Après une hausse de 0,4% en 2009, les chiffres pour 2010 et 2011 en légère baisse, avaient également confirmé cette tendance, aujourd'hui légèrement inversée.

Pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, quelque 150.000 postes ont été supprimés, notamment via la Révision générale des politiques publiques (RGPP) lancée en 2007, et dont la mesure phare était le non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux dans la Fonction publique d'Etat.

Sous le quinquennat de François Hollande, le gouvernement entend maintenir les effectifs stables , les créations de postes dans les ministères "prioritaires" (Justice, Police, Education) devant être compensées par des suppressions ailleurs.

(Avec AFP)

Jean-Christophe Chanut
Commentaires 6
à écrit le 16/12/2015 à 13:40
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Hausse ralenti ..... c'est beau, ça veut rien dire, mais c'est beau. Pour vos prochains titre : une colère abaissé , une chute mortelle contrôlé , un carnage chirurgicale , une extermination conviviale , une avancé statique , une poussé inversé...

à écrit le 16/12/2015 à 10:40
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Hausse ralentie ne veut pas dire recul attendu. Espérons au moins que les emplois créés l'auront surtout été dans les secteurs régaliens de l'Etat : et principalement police/gendarmerie (vigipirate). Il existe une réserve de fonctionnaires sous empl...

à écrit le 15/12/2015 à 19:05
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Mince, j'ai oublié de vous dire l'essentiel du résultat des contrats aidés. Prenons l'exemple des agents de surface (avant on disait balayeurs, mais il paraît que c'est péjoratif). Entre la fonction public et le privé on identifie les balais en fonct...

le 16/12/2015 à 8:34
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Votre utilité par contre est proche de zero vous etes un sacré rigolo Miky!

à écrit le 15/12/2015 à 19:01
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Des contrats aidés pour des administratifs qui ne nous ont pas aidé !!

à écrit le 15/12/2015 à 18:23
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Il est vrai que nous avons les moyens de faire 40000 embauches Bravo L'RPS

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