L’activité économique française repasse dans le vert en février selon l’indice PMI

Par latribune.fr  |   |  847  mots
S&P Global affiche dans son indice PMI de février un taux d'expansion le plus élevé de l'économie française depuis juillet 2022 (Crédits : BRENDAN MCDERMID)
Après s’être affiché à 49,1 en janvier, l’indice qui mesure l'activité du secteur privé s’est redressé à 51,6 en février marquant un taux d'expansion le plus élevé de l'économie française depuis juillet 2022 et un bon retour en positif après plusieurs mois en dessous de 50, soit un niveau de croissance négatif selon cet indice. Si l’économie tient et devrait même retrouver des couleurs courant 2023, les banques centrales font planer l’incertitude en menaçant de monter encore fortement leurs taux directeurs pour juguler l’inflation.

Après avoir connu une croissance négative selon l'indice PMI fin 2022 et flirté avec un Produit intérieur brut (PIB) autour de zéro, l'économie française semble en passe de rebondir. L'indice PMI Flash composite, qui mesure l'activité du secteur privé, s'est redressé, passant de 49,1 en janvier à 51,6 en février, selon l'agence S&P Global qui a publié cet indice ce mardi après avoir interrogé un panel représentatif de 750 entreprises de l'industrie manufacturière et du secteur des services français.

Il s'agit du taux d'expansion le plus élevé de l'économie française depuis juillet 2022 et d'un retour à la croissance, selon S&P Global, après trois mois consécutifs en dessous de 50. Pour rappel, une valeur supérieure à 50 est synonyme d'expansion, tandis qu'une valeur inférieure à cette limite révèle une contraction.

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Ces chiffres confirment les prévisions de la Banque de France qui prévoyait, dans sa dernière enquête de conjoncture dévoilée le 11 janvier, une maigre croissance du produit intérieur brut (PIB) de 0,1% au premier trimestre 2023. De même, l'Insee a, elle aussi, écarté le scénario d'une récession au cours du premier semestre. Dans son dernier point de conjoncture dévoilé le 7 février, l'institut de statistiques tablait sur une croissance modeste sur la première moitié de l'année. « La prévision de croissance serait légèrement positive au premier et au second trimestre de l'ordre de 0,2%. L'acquis de croissance serait à 0,6% en juin prochain », selon Julien Pouget, chef du département la conjoncture à l'Insee.

« Il est toutefois difficile de savoir si le point d'inflexion a été atteint et si l'économie française se situe désormais sur le chemin de la reprise », a toutefois nuancé Joe Hayes, économiste de S&P Global, cité dans un communiqué, ce mardi.

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Les services en tête de peloton

À l'origine de ce redressement des activités du secteur privés : les services. Ce secteur a en effet bondi de 49,4 en janvier à 52,8 en février, un plus haut depuis cinq mois selon l'indice PMI flash. En revanche, la production manufacturière s'est repliée à 45,9 en février contre 47,5 en janvier, tombant à son plus bas niveau en trois mois.

Cette évolution négative du secteur manufacturier est liée à « une faiblesse persistante de la demande », notamment sur les marchés étrangers, relève S&P Global dans son communiqué. Les ventes à l'export des fabricants ont même « enregistré leur plus forte baisse depuis mai 2020 au cours du mois, témoignant d'une conjoncture économique défavorable à l'échelon international », relève Joe Hayes.

L'indice PMI poursuit sa hausse en Europe malgré de nouvelles hausses de taux à venir

En Europe, l'indice PMI, calculé sur la base de sondages d'entreprises, s'est établi à 52,3 en février, au plus haut depuis neuf mois. Il s'était redressé à 50,3 en janvier, mettant fin à six mois de contraction d'activité dans la zone euro. Les voyants semblent donc au vert pour ce début 2023 qui doit conjuguer baisse de l'inflation et maintien d'un PIB positif.

Joe Hayes s'inquiète néanmoins des probables futures hausses des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne pour tenter de ramener l'inflation autour de 2%, contre 8,5% en zone euro en janvier sur un an. Le 2 février, l'institution a relevé, pour la quatrième fois, ses principaux taux directeurs de 0,50 point de pourcentage, les plaçant alors dans une fourchette entre 2,5% et 3,25%, soit un niveau inédit depuis novembre 2008. Dans un communiqué, l'institution monétaire a assuré qu'elle « les relèvera de nouveau » d'autant en mars pour lutter contre l'inflation. De son côté, le président de la Fed, Jerome Powell, a annoncé le 8 février que la route vers une sortie de l'inflation sera « longue, voire cahoteuse » ajoutant lors d'un discours à l'Economic Club de Washington que « si les données économiques devaient continuer d'être plus fortes que prévu (...) nous augmenterions certainement davantage les taux ». Les banques centrales se sont donc dit prêtes à tout pour retrouver des niveaux d'inflation autour de 2%, contre 8,5% en zone euro en janvier sur un an, malgré le risque de récession.

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Or, les hausses de taux présentent, en France, « un risque pour l'activité comme pour la demande », alerte Joe Hayes, tout en remarquant que « l'inflation reste obstinément élevée dans le secteur des services, les hausses des prix payés comme des prix facturés ayant de nouveau affiché en février des rythmes proches de leurs records historiques ». Pour autant, les entreprises françaises anticipent une croissance de leur activité au cours des 12 prochains mois, « fondant leur optimisme sur le lancement de nouveaux projets, des prévisions de hausse des effectifs et des investissements ainsi qu'une reprise de la demande », selon le communiqué de S&P Global.

(Avec AFP)