La France pourrait échapper à la récession au premier semestre 2023, selon l'Insee

La croissance pourrait s'accélérer de 0,2% au premier trimestre comme au second, selon l'Insee. L'institut de statistiques a révisé très légèrement à la hausse sa prévision entre janvier et mars (+0,1 point) et à la baisse celle d'avril à juin (-0,1 point). En outre, l'inflation pourrait marquer le pas à 5% en juin contre 6% en janvier.
Grégoire Normand
L'inflation devrait encore plomber la consommation des Français au cours du premier semestre 2023.
L'inflation devrait encore plomber la consommation des Français au cours du premier semestre 2023. (Crédits : Reuters)

Les nuages noirs au-dessus de l'économie française s'éloignent peu à peu. Alors que les indicateurs passaient au rouge les uns après les autres en fin d'année 2022, l'horizon se dégage progressivement. Après la Banque de France, l'Insee écarte le scénario d'une récession au cours du premier semestre. Dans son dernier point de conjoncture dévoilé ce mardi 7 février, l'institut de statistiques table sur une croissance modeste sur la première moitié de l'année. « La prévision de croissance serait légèrement positive au premier et au second trimestre de l'ordre de 0,2%. L'acquis de croissance serait à 0,6% en juin prochain », a déclaré Julien Pouget, chef du département la conjoncture à l'Insee lors d'un point presse.

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À la mi-décembre, l'institut de statistiques tablait sur une maigre hausse (0,1%) au premier trimestre et un rebond au second trimestre (0,3%) après une fin d'année chaotique à -0,2%. « Le coup de froid s'est traduit par un ralentissement à 0,1% et non un recul. La production manufacturière a mieux résisté que prévu. Il y a une résistance du climat des affaires dans les entreprises. Mais  la production industrielle a été affectée par les problèmes sur le réseau électrique », a complété l'économiste. Dans ses dernières projections, l'Insee a écarté le scénario d'une récession technique, avec deux trimestres de croissance négative consécutifs. Mais la situation de l'économie française est loin d'être favorable.

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Le climat des affaires résiste dans les entreprises, la confiance des ménages se dégrade

Les résultats des différentes enquêtes de conjoncture menées ces derniers mois indiquent que les entreprises et les ménages ne subissent pas les effets de la crise énergétique et de l'inflation de la même manière. « La conjoncture est relativement résistante avec une dichotomie entre les entreprises et les ménages. Le climat des affaires et le climat de l'emploi se tiennent. En revanche, la confiance des ménages est relativement dégradée, » a résumé Julien Pouget.

Du côté des entreprises, les dirigeants font part d'une détente sur les contraintes d'offre. Entre la levée des restrictions en Chine et la baisse des difficultés d'approvisionnement, certains secteurs dépendants de l'étranger commencent à voir le bout du tunnel. En revanche, les industriels ont exprimé des inquiétudes à l'égard de la demande. « Dans l'industrie, les difficultés d'approvisionnement refluent. Dans le même temps, il y a une remontée des difficultés de demande en janvier. Les prix de vente à la consommation restent globalement sous pression », a ajouté le statisticien.

Une inflation à 5% en juin

L'indice des prix à la consommation devrait marquer le pas dans les prochains mois. Après avoir atteint un pic à 6% en début d'année, les conjoncturistes tablent sur une inflation moindre dans les prochaines semaines. « Nous nous attendons à une baisse de l'inflation de 6% à 5% en juin prochain. L'inflation augmenterait donc moins vite qu'auparavant », a indiqué Julien Pouget. Concernant cet indicateur, l'Insee a révisé à la baisse ses prévisions de décembre dernier. « Nous avions prévu un pic à 7% en fin d'année 2022. Il s'agit plutôt d'un plateau depuis l'été 2022 avec une inflation oscillant autour de 6%. Il y a un reflux lié aux effets de base sur l'énergie. La révision à la baisse de l'inflation globale concerne l'énergie même s'il y a un relèvement des prix réglementés du gaz et de l'électricité (le bouclier tarifaire). Les prix du pétrole sont moins importants que prévu», a-t-il expliqué lors d'une réunion avec des journalistes.

En revanche, les prix de l'alimentaire risquent encore de propulser l'indice des prix à des niveaux élevés au cours des prochains trimestres. « Dans l'inflation sous-jacente, il y a une large partie liée à l'alimentation [...] Nous avons revu à la hausse la partie (hors produits frais) de l'alimentation qui est quasiment à 14,8% en janvier. Il y a encore beaucoup de pression sur les prix de l'alimentation. »  Cette poursuite de l'inflation et du resserrement monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) devraient peser fortement sur le pouvoir d'achat des Français et la consommation tricolore, moteur traditionnel de l'économie.

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Grégoire Normand
Commentaires 11
à écrit le 08/02/2023 à 10:14
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l' empire de la grande distribution doit cesser il serait .temps de remettre les pendules , à l' heure appauvrir les peuples ..le mobile économique qui repose sur secret des affaires ..plus achetez ce qui est nécessaire le reste ont fait avec du vie...

à écrit le 08/02/2023 à 6:56
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Amusant commentaire... On va y échapper comme à l'inflation, avec un très fort rattrapage et perte énorme de notre train de vie? Mais bon depuis que Macron est président si nous les travailleurs, chômeurs, retraités (en gros les pauvres et classe moy...

à écrit le 08/02/2023 à 1:38
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Toute cette litterature sent la manip. Le pays France est dans une situation economique delitanre, une dette hors de controle. Tout cela tient encore par le fait que c'est la" 2nd "economie d'europe et tenu a bout de bras par la bce. Tout cela ne po...

à écrit le 07/02/2023 à 20:35
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Elle repose sur quoi cette croissance ? Ni sur la consommation, ni sur le progrès technique, ni sur la balance commerciale. Mais sur une montagne de dette privée et publique. 4,5% de PIB de dette pour 0,2% de croissance, l’effet levier est vraiment p...

à écrit le 07/02/2023 à 19:07
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Pas échappé à la récession ? On se marre de lire ces propagandistes qui travaillent au conditionnel nous abreuvant de "pourrait", en réalité labellisés Mme Irma. Ce qui est évident au demeurant, c' est qu' elle est le pire ...

à écrit le 07/02/2023 à 18:43
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Avec toutes les hausses, fuel, gazole, électricité, gaz, taxe foncière, assurances, alimentation ,...et salaire en berne : mais bien sûr on va pouvoir consommer 😂

à écrit le 07/02/2023 à 18:18
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Bonjour, Cette réforme des retraites injuste vas conduire a un fort désappointement... Car au lieu de nous taxé sur notre temps de vie et nos revenus a la retraite ( décote) , les Français ne vons plus consommée, et réduire fortement leur train de ...

le 07/02/2023 à 22:21
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Moi je ne vois que des retraites en Tesla ou en 1ere classe dans le train … les retraités pauvres qu on nous vend s ils existants ne représentent que 7% de retraites 3 fois moins que ceux qui touchent plus de 3500 € de retraites … la retraite moulue ...

le 08/02/2023 à 9:21
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@gerontocratie Logique , il y a 4 millions de cadres en retraite de la génération des boomers ,dont beaucoup sont parti en pré-retraite à 55 ans ou mis en disponibilité par leur entreprise à l'époque en ayant eu souvent une carrière linéaire sans ...

à écrit le 07/02/2023 à 17:59
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Les défaillances d’artisans et de PMEs ne font que commencer...

à écrit le 07/02/2023 à 17:53
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"l'horizon se dégage progressivement." La hausses du gaz et l’électricité de 15% ,la hausse des produits alimentaires le carburant à 2€ ,déjà oublié, c'est génial ,ils sont forts.

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