La popularité de Macron se dégrade en janvier

Par Grégoire Normand  |   |  768  mots
La dernière vague de l'enquête mensuelle BVA-La Tribune-Orange indique un recul de la cote de popularité d'Emmanuel Macron chez les retraités, alors que ces derniers représentaient une bonne partie de son électorat lors de la présidentielle. (Crédits : CHARLES PLATIAU)
Confronté à une hausse des incertitudes sur le pouvoir d'achat, Emmanuel Macron perd 5 points de popularité en janvier selon la dernière enquête mensuelle BVA-La Tribune-Orange. Après un rebond significatif au mois de décembre, qui lui avait permis de retrouver une popularité majoritaire chez les interrogés (52%), 47% des Français ont désormais une bonne opinion du chef de l’État, contre 48% qui en ont une mauvaise (+3 points) alors que 5% ne se prononcent pas.

L'année 2018 commence mal pour la popularité d'Emmanuel Macron. Selon la dernière enquête exclusive BVA-La Tribune-Orange (*) le chef d'Etat perd 5 points de bonnes opinions en janvier après une bonne remontée en décembre dernier. Les répondants ayant une mauvaise opinion de l'ancien ministre de l'Economie sont également en progression en janvier pour atteindre 48% contre 45% en décembre.

Inquiétudes sur le pouvoir d'achat

Cette baisse de popularité intervient dans un contexte d'incertitude, notamment sur le pouvoir d'achat, marquée chez les retraités. Alors qu'avec 59% de bonnes opinions, c'est dans la catégorie d'âge des "65 ans et plus" qu'Emmanuel Macron trouvait ses plus forts soutiens en décembre, sa popularité baisse de 7 points en janvier auprès de cette population et la baisse est encore plus nette auprès des retraités (-8 points à 50%). Avec l'arrivée de la hausse de la CSG et de la fiscalité sur certains produits comme les carburants ou le tabac, beaucoup de répondants s'inquiètent des conséquences de la politique gouvernementale sur leur porte-monnaie. Par ailleurs, les mesures favorisant le pouvoir d'achat comme la suppression progressive de la taxe d'habitation et la baisse des cotisations sociales devraient avoir un impact plus tardif sur le pouvoir d'achat des Français.

La baisse de popularité est également visible chez les demandeurs d'emploi (-10 points à 30%), chez les individus ayant un niveau d'études inférieur au bac (-13 points à 32%) ou vivant au sein de foyers dont les revenus mensuels sont inférieurs à 1.500 euros (-12 points à 34%). Il semble donc que la politique économique en faveur des plus aisés a eu un impact négatif sur l'opinion des interrogés. L'ancien banquier d'affaires est également en perte de vitesse chez les salariés du secteur public (-5 points à 38%) et les 35-49 ans (-10 points à 38%)

> Lire aussi : Politique économique : les Français jugent sévèrement Macron

La politique à l'égard des demandeurs d'asile divise

La récente circulaire Collomb relative à "l'examen des situations administratives dans l'hébergement d'urgence" semble susciter un profond malaise chez une partie des interrogés, notamment à gauche et dans les professions qualifiées. L'institut de sondages note que :

"Dans un contexte marqué par un débat nourri sur la question de la moralité des mesures de renforcement du contrôle des migrants et alors que des intellectuels ont récemment pris la parole pour dénoncer la politique migratoire du gouvernement, les bonnes opinions à l'égard du chef de l'Etat régressent de 24 points (à 38%) auprès des sympathisants socialistes et de 9 points chez les cadres (53%)." 

Édouard Philippe en perte de vitesse

Le Premier ministre connaît également un recul de sa popularité en ce début d'année 2018. Les bonnes opinions diminuent de 7 points (45%). Les mauvaises opinions progressent de 4 points (48%) et 7% des Français ne se prononcent pas. Selon BVA, des prises de décision difficiles comme la limitation de vitesse à 80 km/h ou le renoncement relatif à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes auraient entraîné une montée des jugements critiques à l'égard de l'action menée par le gouvernement. L'ancien maire du Havre perd aussi 11 points de bonnes opinions auprès des retraités (51%) et "il est placé sur la même ligne qu'Emmanuel Macron par de nombreux Français" signale BVA.

 > Lire aussi : Limitation de vitesse à 80 km/h : Edouard Philippe assumera l'impopularité

Laurent Wauquiez gagne du terrain

Deux mois après son élection à la tête des Républicains, Laurent Wauquiez devance désormais François Baroin auprès des sympathisants de la droite dans le classement des cotes d'influence. Actuellement, 61% des sympathisants de la droite souhaitent que le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes ait davantage d'influence dans la vie politique française (+4 points) contre 59% pour François Baroin (-10 points). Chez les sympathisants Les Républicains, la popularité de M.Baroin (76%) reste tout de même supérieure à celle de Laurent Wauquiez (69%). Enfin, après un week-end marqué par des dissensions sensibles au Congrès national du parti de droite, la cote d'influence de Valérie Pécresse reste mitigée auprès des sympathisants LR (+ 2 points à 52%) tout comme de ceux de la droite (49%, inchangée)

___

(*) Enquête réalisée auprès d'un échantillon de Français recrutés par téléphone puis interrogés par Internet du 29 au 30 janvier 2018. La représentativité de l'échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession du chef de famille et profession de l'interviewé après stratification par région et catégorie d'agglomération.