L'optimisme revient avec les réouvertures, mais la récession s'aggrave en France

Par AFP  |   |  700  mots
(Crédits : Reuters)
Alors que les bars et restaurants rouvrent sans restrictions dans les zones vertes aujourd'hui en France, le gouvernement prévoit une chute historique du PIB (-11%), plus importante que prévue.

Des prévisions encore revues à la baisse. Le gouvernement s'attend à une chute du produit intérieur brut (PIB) historique de -11% au moment où l'économie tente de repartir doucement avec le déconfinement. "Je n'ai jamais caché que le plus dur est devant nous" parce que "le choc de la crise a été extrêmement brutal", a affirmé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, en annonçant ce mardi cette nouvelle prévision sur RTL.

"Nous avons un énorme trou d'air" avec cette crise, a-t-il ajouté avant de se montrer positif : "J'ai la conviction absolue que nous allons rebondir en 2021". Le locataire de Bercy a par ailleurs signalé que le décalage des soldes d'été du 24 juin au 15 juillet. "C'est ça l'enjeu pour la France dans les mois qui viennent: travailler tous et essayer de contenir un chômage qui va augmenter", a-t-il déclaré.

Les annonces du ministre de l'Economie interviennent alors que l'économie tente de repartir doucement. Apprécier un café en terrasse ou sauter dans un train direction la plage: les Français regagnent ce mardi leur liberté, même si la prudence reste de mise face à un virus qui a fait près de 30.000 morts et entraîné une profonde récession. La phase 2 du déconfinement est synonyme d'un quasi retour à la normale.

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Dans l'hôtellerie, "c'est l'optimisme qui règne"

Laissés de côté lors de la première phase du déconfinement le 11 mai, les cafés, bars et restaurants sinistrés par plus de deux mois de fermeture se sont préparés activement depuis plusieurs jours à accueillir du public. "C'est l'optimisme qui règne aujourd'hui", assure Hervé Becam, vice-président confédéral de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih).

En zone orange (Ile-de-France, Guyane, Mayotte), les régions davantage sous pression face au coronavirus, seules les terrasses peuvent accueillir des clients. En zone verte, à l'intérieur, pas plus de dix clients par table et un mètre minimum entre chaque groupe. Mais certains établissements ne rouvriront pas tout de suite, car trop compliqué ou pas rentable.

Cette deuxième phase marque aussi la fin de l'interdiction de se déplacer à plus de 100 km de chez soi. Après la réouverture des parcs et jardins partout samedi, les plages, musées, monuments, zoos ou encore les théâtres vont pouvoir rouvrir progressivement, en respectant certaines règles de distanciation ou de port du masque. Pour les cinémas, il faudra attendre la phase 3, le 22 juin. Du côté de l'Education nationale, tous les collèges et les lycées de France vont ouvrir progressivement. En zone verte, tous les élèves sont concernés mais en zone orange, les collèges n'accueilleront prioritairement que ceux de 6e et de 5e.

Des mesures prévues en cas de nouvelle vague

L'épidémie a tué 28.883 personnes en France, selon le bilan publié lundi soir (soit une augmentation de 31 par rapport à la veille, mais il manque le décompte des Ehpad). Le nombre de patients en réanimation (1302) continue de diminuer (-17). Mais le virus est toujours en circulation alors les autorités sanitaires sont aux aguets pour détecter le moindre signe d'une reprise de l'épidémie et étouffer chaque nouveau foyer dans l'oeuf.

Pour aider à ce contrôle de la propagation du virus, l'application de traçage StopCovid doit être disponible mardi à partir de midi, en téléchargement volontaire sur les téléphones portables. "On a besoin qu'un maximum de gens l'ait", a souhaité le secrétaire d'Etat au Numérique Cédric O, précisant que les habitants des villes étaient visés en priorité, là où le virus circule le plus.

En cas de nouvelle vague, le gouvernement a déjà prévenu que des mesures de reconfinement pourraient être prises, notamment des restrictions de circulation imposées par les préfets au niveau local. Mais un nouveau confinement d'ampleur viendrait frapper une économie qui redémarre à peine.

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