Les créations d'emplois marquent le pas, l'industrie dans le rouge

Les embauches dans le secteur privé français ont ralenti à +0,5% au cours du troisième trimestre contre +1,4% au deuxième trimestre et +0,8% au premier trimestre. Si le solde des emplois dans l'industrie est positif entre juillet et septembre, il est loin d'avoir retrouvé son niveau d'avant-crise (-45.000 emplois).
Grégoire Normand
Dans l'industrie automobile, les difficultés d'approvisionnement à rallonge plombent les perspectives des principaux constructeurs français.
Dans l'industrie automobile, les difficultés d'approvisionnement à rallonge plombent les perspectives des principaux constructeurs français. (Crédits : Reuters)

Le rythme des créations d'emplois ralentit. Après une envolée des embauches au moment du déconfinement au printemps, le dynamisme du secteur privé s'essouffle. D'après les données de l'Insee dévoilées vendredi 5 novembre, l'emploi salarié dans le secteur marchand a augmenté de 0,5% (93.000 emplois) au cours du troisième trimestre contre 1,4% au deuxième trimestre (265.000 emplois) et 0,8% au premier trimestre (153.000 emplois). Avec trois hausses consécutives, le niveau de l'emploi à la fin du mois de septembre dépasse son niveau d'avant-crise de près de 1%, soit 185.000 emplois.

De plus, la croissance économique attendue à plus de 6% en 2021 par la plupart des instituts de prévision devrait retomber aux alentours de 4% en 2022 si la situation sanitaire ne se détériore pas à nouveau comme en Allemagne frappée par une vague importante de contaminations. "Les tensions sur l'économie ont basculé. Les services marchands ont globalement retrouvé leur niveau d'avant-crise. En revanche, l'industrie manufacturière se retrouve bridée par un certain nombre de pénuries et de difficultés d'approvisionnement", a déclaré le chef du département de la conjoncture de l'Insee, Julien Pouget, lors d'une table ronde à l'Assemblée nationale la semaine dernière. Ces créations d'emplois en ordre dispersé illustrent une reprise économique à plusieurs vitesse entre les services et l'industrie.

Le tertiaire marchand en bonne forme

Les créations d'emplois dans les services marchands ont été particulièrement dynamiques depuis le début de l'année avec 246.000 embauches au cours du second trimestre et 97.000 au troisième trimestre. La réouverture de nombreux secteurs à forte interaction sociale à la suite du confinement d'avril a dopé le marché du travail. L'hôtellerie et la restauration, le tourisme, l'événementiel longtemps restés empêtrés dans une crise sanitaire à rallonge ont embauché à tours de bras au cours de l'été.

Résultat, le niveau d'emploi dans les services marchands a dépassé le niveau de fin 2019 (+110.000). La construction a également multiplié les recrutements (42.000 au troisième trimestre) pour passer au dessus de son niveau d'avant-crise même si la pandémie a également fait trembler le secteur et paralysé de nombreux chantiers.

L'industrie dans le rouge

En revanche, le tableau est beaucoup plus sombre dans le secteur manufacturier. Si les chefs d'industrie ont embauché au cours du troisième trimestre (4.600), le niveau d'emploi est encore bien inférieur à la période pré-pandémie (-45.000). Des grands groupes ont dû stopper les chaînes de production pendant les premiers confinements. A cela s'ajoutent les difficultés d'approvisionnement et la flambée des prix de l'énergie et des matières premières qui bousculent de nombreux industriels en France. Dans l'agriculture, l'emploi n'a pas non plus retrouvé son niveau de fin 2019.

"Au troisième trimestre, l'industrie reste en dessous de son niveau d'avant-crise. Les difficultés d'offre et d'approvisionnement sont au plus haut depuis le début que les séries existent, c'est à dire une trentaine d'années. En revanche, les difficultés de demandes sont au plus bas. Les stocks sont au plus bas dans certains secteurs comme l'automobile", a ajouté Julien Pouget.

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Compte tenu du poids de l'industrie dans l'économie tricolore, ces problèmes ne devraient pas énormément peser sur la croissance du produit intérieur brut dans les semaines à venir. En revanche, l'industrie du Made in France pourrait bien mettre plusieurs années à se remettre des effets à retardement de la pandémie sur les lignes de fabrication.

Grégoire Normand
Commentaires 10
à écrit le 09/11/2021 à 9:20
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Pendant ce temps : C’est une décision qui ne passe pas. Des salariés italiens du groupe automobile Stellantis ont été embauchés sur le site de Vesoul, en Haute-Saône. Une première en France dans ce centre mondial de confection de pièces de rechang...

le 13/11/2021 à 11:00
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Et les chauffeurs routiers des pays de l'est payés comme dans leur pays vous dérange pas? Ils roulent et galèrent sur nos routes depuis pourtant plusieurs décennies

à écrit le 09/11/2021 à 3:41
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Si l'Allemagne a des difficultes, on voit difficilement la France passer a cote. Cata inevitable.

à écrit le 08/11/2021 à 14:15
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attendez de voir l'application plein pot des mesures ecolos, en particulier sur l'automobile, ca mettra au tas le peu qu'il reste dans ce pays..........et devinez qui va gueuler?

à écrit le 08/11/2021 à 13:34
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Les "constructeurs français", qui construisent à l'étranger et quand ils construisent en France, la plupart des composants viennent de l'étranger. Que reste-t-il de Français dans une voiture de marque Française ? La marque.

à écrit le 08/11/2021 à 8:47
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les constructeurs français ne doivent s' en prendre qu a eux-memes.. a la difference des allemands qui ont conserves leurs capacites de prod en Allemagne..les francais les ont dissocie dans un meccano mondial ici et là pour augmenter leurs marges su...

le 08/11/2021 à 13:28
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oui avec macron ils ont le personnage qui permet tout cela ! l'économie c'est comme le covid, cela tient dans les médias plus a ce que dit macron, qu'a la réalité des faits ! et comme ici la plupart de ses potes ont délocalisé depuis 20 ans, tout les...

le 08/11/2021 à 13:36
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C'est aussi le contexte fiscal, social et les formations qui sont inadaptés et peu compétitifs face au reste de l'Europe. Les autres pays aussi ont des problèmes d'approvisionnement mais ils s'en sortent mieux que nous comme dans toutes les situatio...

à écrit le 08/11/2021 à 8:46
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les constructeurs français ne doivent s' en prendre qu a eux-memes.. a la difference des allemands qui ont conserves leurs capacites de prod en Allemagne..les francais les ont dissocie dans un meccano mondial ici et là pour augmenter leurs marges su...

à écrit le 08/11/2021 à 8:44
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les constructeurs français ne doivent s' en prendre qu a eux-memes.. a la difference des allemends qui ont conserves leurs capacites de prod en Allemagne..les francais les dissocier dans un meccano mondial ici et là pour augmenter leurs marges siur l...

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