Loi Travail : le point sur une nouvelle semaine de grèves

Par latribune.fr  |   |  720  mots
Selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche, 46% des Français souhaitent que le gouvernement retire le projet. Mais selon un autre sondage Odoxa-Le Parisen, 53% des Français ne soutiennent pas le mouvement actuel.
L'épreuve de force autour du projet de réforme du Code du travail entre cette semaine dans une phase décisive. Les appels à la grève se sont multipliés dans le secteur des transports.

Le gouvernement est loin d'en avoir terminé avec la contestation de la loi Travail, porté par la ministre Myriam El Khomri. Alors que la situation semble enfin se détendre pour l'approvisionnement en carburant, c'est désormais une grève élargie au secteur des transports qui va frapper la France. Du côté du gouvernement, le Premier ministre Manuel Valls promet d'aller "jusqu'au bout" sur ce texte et paraît miser sur l'essoufflement de la crise sociale la plus dure du quinquennat, qui menace la reprise économique française. De retour du G7 au Japon, François Hollande pourrait presser la sortie de crise.

Selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche, 46% des Français souhaitent que le gouvernement retire le projet. Mais selon un autre sondage Odoxa-Le Parisen, 53% des Français ne soutiennent pas le mouvement actuel.

La Tribune fait le point sur les mobilisations prévues au cours de la semaine.

Grèves reconductibles à la SNCF

En pleines négociations sur le temps de travail -elles doivent se poursuivre jusqu'au 6 juin-, les quatre principaux syndicats représentatifs (CGT, Unsa, Sud Rail, CFDT) ont appelé à des grèves reconductibles. Des mouvements avaient déjà été lancés en mai, mais c'est désormais l'organisation de l'Euro -début le 10 juin- qui pourrait être mise en difficulté. La fédération FO des transports menace de perturber les transports dans les villes-hôtes de l'Euro et doit se coordonner lundi avec son homologue de la CGT.

 "On ne va pas empêcher les gens d'aller voir les matchs de foot, mais il faut que le gouvernement aussi veuille discuter. Tout est entre les mains du gouvernement", a lancé le numéro un de la CGT Philippe Martinez.

     | Lire Temps de travail : ce que veut faire changer la SNCF dans le décret sur le cadre social unifié dans le ferroviaire

Difficultés en vue pour les transports en Île-de-France

Pour les Franciliens, la situation risque d'être particulièrement délicate à partir de jeudi puisque la CGT a également lancé un appel à la grève "illimitée" à la RATP -où elle est le premier syndicat-, demandant la réouverture des négociations salariales annuelles et le retrait du projet de loi El Khomri. Sud-RATP, troisième force syndicale, a déjà appelé à une grève illimitée à compter du lancement de l'Euro "contre la loi Travail" et "la remise en cause du statut RATP".

Week-end noir pour l'aviation civile ?

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a qu'il y aurait un "temps fort en milieu de semaine". Dès vendredi 3 juin et jusqu'au 5 juin, l'ensemble des syndicats des contrôleurs aériens a déposé un préavis de grève dans l'aviation civile. Pas de contestation de la loi Travail toutefois. Ici, les revendications sont purement internes. Les aiguilleurs du ciel demandent l'arrêt des réductions d'effectifs et veulent peser sur la renégociation de leur cadre social et indemnitaire. Un week-end noir est néanmoins encore évitable la prochaine et "a priori dernière" réunion de négociation sur le cadre social s'appliquant à tous ses agents est programmée le 31 mai, "à la suite de laquelle on saura si les préavis sont maintenus ou pas", a prévenu la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).

Les raffineries toujours bloquées, pas les dépôts pétroliers

Du côté des carburants, la situation semble pour l'heure meilleure que la semaine passée. Certes six des huit raffineries françaises sont toujours ralenties -voire à l'arrêt pour quatre d'entre elles-, mais la quasi-totalité des dépôts pétroliers a été débloquée. Et si la grève a été reconduite aux terminaux pétroliers de Marseille et du Havre -qui alimentent Orly et Roissy en kérosène-, le gouvernement a néanmoins imposé un service minimum.

Samedi, le secrétaire d'État aux Transports Alain Vidalies a fait état d'"une situation qui s'améliore, une situation dans laquelle, dans certaines régions, nous sommes presque revenus à la normale". "Il y aura de l'essence" lundi dans les stations, a assuré dimanche le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll,

>> Lire aussi SNCF : la grève, une aubaine pour le covoiturage ?

(avec AFP et Reuters)