Primaire à gauche : la Belle Alliance Populaire va-t-elle rentrer dans ses frais ?

Par Jean-Christophe Catalon  |   |  502  mots
L'organisation des primaires coûte environ 3,5 millions d'euros à la Belle Alliance Populaire. Avec une participation à un euro, il lui faut atteindre au moins 1,75 million de votants en moyenne sur les deux tours.
Avec une participation décevante, bien en-deçà des 2 millions espérés, la Belle Alliance Populaire risque d'être déficitaire si elle n'arrive pas à attirer plus d'électeurs au second tour.

"Nous serons entre 1,5 et 2 millions de votants, sans doute plus proche de 2 millions", déclarait le président de la Haute Autorité, Thomas Clay, dimanche soir lors de l'annonce des résultats des primaires citoyennes. Ce serait la moindre des choses pour la Belle Alliance Populaire. D'abord d'un point de vue démocratique, pour faire bonne figure face aux 2,6 millions de votants en 2011 et aux 4,2 millions de la primaire de la droite en novembre. Mais aussi d'un point de vue financier.

Dimanche 22 janvier, les électeurs devaient s'acquitter d'un euro (ou plus sur la base du volontariat) pour exprimer leur choix entre les sept candidats de la Belle Alliance Populaire (BAP). Une participation demandée pour financer l'organisation du scrutin et la tenue de ses 8.000 bureaux de vote. Celle-ci est chiffrée à 3,5 millions d'euros par Christophe Borgel, le président du Comité national d'organisation de la primaire (CNOP). "Sachant qu'il s'agit d'une participation aux frais d'organisation de la primaire, et pas d'une participation aux frais de la campagne qui suit", avait-il précisé mi-décembre dans le Journal Du Dimanche.

Avec 4,3 puis 4,4 millions de votants, une participation de deux euros à chaque tour et un coût d'organisation chiffré entre 5 et 9 millions d'euros, la primaire de droite a été un tel succès que les Républicains en ont tiré un excédent. Reversé aux comptes de campagne de François Fillon, le candidat de la droite et du centre pour la présidentielle débute sa course avec un chèque d'environ 10 millions d'euros.

Le nombre de participants révisé entre 1,6 et 1,7 million

On ne pourra pas en dire autant du candidat de la BAP. Pour rentrer dans ses frais, la belle alliance doit rassembler au minimum 1,75 million de votants à chaque tour. Et ça démarre mal. Au lendemain du premier round, les organisateurs sont moins optimistes que Thomas Clay la veille. Le site des primaires citoyennes, mis à jour à 0h45, donne un total d'environ 1,25 million voix. Sur RTL ce lundi matin, Christophe Bogel a évoqué le chiffre de 1,4 million de votants pour 87% de bureaux de vote dépouillés. Le président du CNOP estime que la participation "sera entre 1,6 et 1,7 million". Enfin, à 10 heures ce lundi, les derniers résultats provisoires officiels donnent 1,56 million de votants pour 93% des bureaux de vote.

Les calculs risquent d'être serrés pour un Parti socialiste déjà mal en point. Les défaites aux élections intermédiaires ont abaissé le nombre d'élus et donc de fonds. De même que le nombre d'adhérents (et leurs cotisations), passé d'environ 160.000 en 2014 à 120.000 en 2016, selon le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis. Tout en sachant que selon le Canard Enchaîné, seul un tiers des encartés sont à jour de leur cotisation.

En 2011, la participation avait augmenté entre les deux tours, de 2,6 à 2,9 millions de votants. Idem pour la droite en novembre. La Belle Alliance Populaire peut espérer un regain dimanche 29 janvier. Sur le plan démocratique comme financier, se rapprocher des 2 millions d'électeurs est impératif.