Quels rôle et missions pour Brigitte Macron, "conjoint du chef de l'État" ?

Par Laszlo Perelstein  |   |  667  mots
Brigitte Macron n'échappera pas à une surveillance publique puisque chaque fin de mois sera publié un récapitulatif de son agenda.
La présidence de la République a publié en ligne une charte dans laquelle il est décrit les missions que devra exécuter Brigitte Macron. La "première dame" n'aura pas de budget propre mais disposera néanmoins de plusieurs personnes pour travailler avec elle.

Ne l'appelez pas "première dame". Depuis qu'Emmanuel Macron a accédé à la présidence de la République, le statut et surtout le budget de fonctionnement qui doit être accordé à son épouse, Brigitte Macron, divise. Alors candidat, il avait promis de clarifier ce rôle jugé flou et de lui donner un cadre juridique pour "qu'elle puisse avoir un rôle, qu'elle soit reconnue dans ce rôle". Une polémique et quelques mois plus tard, c'est finalement une "charte de transparence relative au statut du conjoint du Chef de l'Etat" que publie le lundi 21 août l'Elysée sur son site internet.

"Aucun texte juridique ne codifie ce rôle." D'emblée les choses sont claires, la charte tout juste publiée n'offrira nullement de cadre juridique. Le texte a donc vocation à  "clarifier et à rendre publics tant la mission du conjoint du Chef de l'Etat que les moyens qui lui sont alloués pour la remplir".

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Une représentante de la France à l'écoute de la société civile

Se déplaçant régulièrement aux côtés du président de la République lorsqu'elle est invitée à des sommets ou réunions internationales, la première dame y "assure la représentation de la France". Elle peut également "prendre part à des actions nationales et internationales, mises en place avec d'autres conjoints de Chefs d'Etat", souligne le texte, mettant en avant "le changement climatique ou encore les violences faites aux femmes et aux enfants", deux sujets sur lesquels Emmanuel Macron a été critiqué. Le premier parce son attitude plus basée sur des mots que sur des actions, le second par le non-respect de sa promesse de créer un ministère des Droits des femmes.

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À Brigitte Macron, incomberont de vastes domaines comme le "handicap, de l'éducation, de la santé, de la culture, de la protection de l'enfance ou encore de l'égalité homme-femme", pour lesquels elle devra "maintenir un lien continu d'écoute et de relations avec les acteurs de la société civil". En outre, il reviendra à la première dame de superviser les réceptions officiels au sein de l'Élysée.

Mais d'autres missions pourront venir s'ajouter à celles présentées dans la charte : le président de la République "pourra en outre charger son épouse de missions particulières de réflexion et de propositions en lien avec le rôle décrit ci-dessus", précise la charte.

Ni budget propre, ni rémunération

À défaut de disposer d'une rémunération et d'un budget propre, la conjointe du chef de l'État fera travailler deux conseillers spéciaux - l'un est directeur de cabinet et l'autre chef de cabinet - ainsi que d'un secrétariat pour l'aider à répondre la "plus d'une centaine de courriers", courriels et appels téléphoniques "qui lui sont directement adressés" chaque jour, tandis que sa protection est "assurée par le Groupement de sécurité de la Présidence de la République"Cela ne veut pour autant pas dire que Brigitte Macron sera dépourvue de moyens financiers. La charte précise ainsi que ces derniers "figurent dans le budget de la Présidence" et seront clairement présentés dans les comptes de l'Élysée, soumis au contrôle de la Cour des comptes.

Brigitte Macron n'échappera pas non plus à une surveillance publique puisque chaque fin de mois sera publié un récapitulatif de son agenda. Pour ce qui est des rendez-vous à venir, il faudra se contenter d'éventuels communications officielles...

On notera que dans les plus de 4.000 caractères que composent ce texte, aucun ne forment les mots "première dame". Comme si les rédacteurs de la charte avait voulu laisser l'expression loin derrière, avec la promesse de campagne d'Emmanuel Macron.