Retraites : la motion de censure Nupes devrait être discutée à l'Assemblée lundi

Par latribune.fr  |   |  578  mots
La motion de la censure de la Nupes fait office d'ultime sursaut. (Crédits : Reuters)
Après le retrait du projet d'abrogation porté par le groupe Liot la semaine dernière, c'est au tour de la motion de censure du groupe Nupes d'être débattue. Ce devrait être lundi prochain.

La lutte contre la réforme de retraite continue, bien que ses espoirs de réussite s'affinent de jour en jour. D'après l'AFP, la motion de censure déposée par la Nupes contre le gouvernement Borne, devrait être débattue lundi devant l'Assemblée nationale. Elle fait suite au retrait jeudi dernier du projet d'abrogation de la retraite à 64 ans. Mais ce texte porté par le groupe Liot avait été vidé de son principal article, jugé irrecevable.

« Le gouvernement et sa majorité ont à nouveau bafoué [ce jeudi] les droits du Parlement pour l'empêcher de se prononcer sur l'abrogation du recul de l'âge de départ à la retraite », dénonce la Nupes dans la motion déposée vendredi. Les députés LFI, PS, EELV et PCF y pointent du doigt « le mépris constant depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites affiché à l'égard de nos concitoyens et concitoyennes et des organisations syndicales ».

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Enième sursaut de la résistance à la réforme des retraites

Défendue à la tribune par la socialiste Valérie Rabault, la motion de censure devrait être discutée et mise au vote à partir de 16 heure ce lundi, une conférence des présidents de l'Assemblée nationale étant convoquée juste avant pour le confirmer. La proposition d'abrogation des 64 ans avancée par le groupe indépendant Liot avait entretenu la flamme de la contestation de la réforme des retraites, malgré sa promulgation mi-avril. Mais les oppositions n'ont pas réussi à obtenir un scrutin sur la mesure-phare du texte, celle-ci ayant été retoquée au nom de son irrecevabilité. Le tout, dans une journée marquée par l'attentat d'Annecy.

Une précédente motion de censure du groupe Liot avait échoué de peu en mars, à neuf voix près. C'est pourquoi les députés du groupe ont décidé de ne pas déposer une troisième motion, « les conditions de succès [de l'initiative] n'étant pas réunies actuellement, notamment du fait de l'attitude d'une partie du groupe Les Républicains », ont-ils expliqué. En mars, 19 députés LR sur 61 avaient voté la censure, après le recours au 49.3 par la Première ministre, Elisabeth Borne, pour faire passer la réforme. Mais la donne a changé, juge l'un d'eux, Aurélien Pradié, qui ne pense pas voter la motion lundi. « Elle est déconnectée du sujet, de la réforme des retraites », a-t-il déclaré à RMC.

Une résistance répétée malgré les échecs

Du côté de la majorité présidentielle, Maud Bregeon (groupe Renaissance) a balayé samedi sur France 2 cette « énième motion de censure de la Nupes », dans « une forme de tragique de répétition » Mais pour Eric Coquerel (LFI), il faut marquer le coup après que des« lignes rouges » ont été franchies, même s'il concède qu'a priori, le résultat sera similaire voire moins favorable que le vote de mars.

Malgré ce constat d'échec, la Nupes a clamé jeudi qu'elle n'allait jamais lâcher le combat de la retraite à 64 ans. De son côté, le groupe Rassemblement national réfléchirait aussi au dépôt d'une motion. « Lorsqu'un gouvernement se permet d'attaquer à ce point le fonctionnement démocratique, il mérite la censure », a déclaré Marine Le Pen.